Wall Street se met au vert : naissance du Green Impact Exchange

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La Securities and Exchange Commission (SEC), le gendarme américain de la bourse, a officiellement validé, le 11 avril 2025, la création de la Green Impact Exchange (GIX), première bourse nationale américaine entièrement consacrée aux entreprises et investisseurs tournés vers le développement durable. Cette décision marque une étape clé dans la structuration de la finance verte aux États-Unis.

C’est après plusieurs mois d’examen, une demande initiale déposée en juillet 2024 et des ajustements effectués en janvier 2025 que la SEC a donné son approbation à la naissance de la Green Impact Exchange (GIX).  Une initiative qui reste un signal fort pour la finance américaine et les entreprises engagées dans la transition écologique. « L’approbation d’aujourd’hui constitue une avancée importante pour les investisseurs et les entreprises soucieux du développement durable », a déclaré Dan Labovitz, PDG et cofondateur du GIX, saluant l’engagement de la SEC pour soutenir l’innovation au service d’une meilleure formation du capital.

Charles Dolan, président et cofondateur de GIX, insiste sur le rôle central de la bourse : « Le risque climatique est un risque commercial. C’est aussi simple que cela. Les investisseurs et les entreprises américaines continuent de privilégier le développement durable, car c’est une valeur ajoutée financière et concurrentielle ».

Un marché en plein essor pour la finance verte

Le Green Impact Exchange cible un marché mondial estimé à 35 000 milliards de dollars, centré sur les investissements durables. Sa mission : offrir aux entreprises et aux investisseurs un cadre fiable et réglementé pour concilier performance financière et engagement environnemental.

Selon ses fondateurs, Dan Labovitz (PDG) et Charles Dolan (président), GIX repose sur des critères rigoureux : engagement public à long terme en faveur de la durabilité, objectifs stratégiques clairs, mécanismes de responsabilisation, et alignement entre promesses et pratiques commerciales.

« Le risque climatique est un risque commercial. C’est aussi simple que cela », a résumé Charles Dolan. Un message fort, dans un contexte où la SEC elle-même a cessé de défendre certaines règles de divulgation des risques climatiques devant les tribunaux.

Pour être admises sur le GIX, les sociétés devront s’engager publiquement en faveur d’une stratégie de développement durable, fixer des objectifs à court, moyen et long terme, et adopter un cadre de reporting reconnu. Les investisseurs auront ainsi l’assurance que les entreprises doublement cotées sur GIX respectent des principes exigeants en matière de durabilité.

Une innovation à la croisée des enjeux financiers et climatiques

Si la création de GIX marque un tournant, elle s’inscrit également dans une tendance plus large d’innovation réglementaire. Il s’agit de la deuxième bourse nationale approuvée par la SEC cette année, après celle récemment autorisée au Texas.

Le GIX promet une technologie de pointe et une transparence accrue dans la communication des engagements environnementaux. 

Dans un premier temps, le GIX fonctionnera comme une plateforme de double cotation, accueillant des entreprises déjà présentes sur d’autres bourses nationales. À terme, il ambitionne d’offrir la possibilité de devenir la place principale de cotation pour les sociétés les plus engagées dans la transition écologique.

Vers un changement de paradigme ?

Au-delà de l’événement financier, la naissance de GIX pourrait redessiner les contours de la finance américaine. Alors que les pressions climatiques s’intensifient, cette bourse verte ambitionne de devenir une vitrine internationale des valeurs durables, même si la période est à la tendance du ralentissement comme en témoignent le report de la date d’entrée en application de la CSRD en Europe et la restriction du champ des entreprises soumises au reporting durable.

Avec un lancement prévu début 2026, GIX incarne peut-être les prémices d’un nouveau modèle de place financière, où performance et responsabilité ne s’opposent plus, mais convergent.

Samorya Wilson

Les Annuaires du Monde du Chiffre