Les TPE françaises au bord du pessimisme : un baromètre inquiétant pour 2025

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Le dernier baromètre Fiducial, réalisé avec l’IFOP, révèle une situation préoccupante pour les très petites entreprises (TPE). Entre pessimisme record, défiance envers le gouvernement et perspectives d’embauche en berne, les chefs d’entreprise français semblent de plus en plus désabusés face à l’avenir.

Un climat économique morose : c’est ce qu’il ressort du dernier baromètre de Fiducial, société de conseil pluridisciplinaire, dont l’audit et l’expertise comptable, qui accompagne les petites entreprises. Ainsi, l’enquête, réalisée avec l’institut de sondage l’IFOP et présenté le 22 janvier dernier, révèle que seuls 25 % des dirigeants de TPE envisagent une croissance de leur activité pour 2025. Le niveau de pessimisme atteint donc 85 %, soit selon les auteurs « un pic jamais vu depuis une décennie ». Ce sentiment est particulièrement marqué dans les secteurs de l’industrie, du bâtiment et des services à la santé. Parallèlement, 86 % des chefs d’entreprise se disent préoccupés par l’économie nationale, et 82 % sont inquiets pour l’avenir du pays.

Une confiance en chute libre envers l’exécutif

Le baromètre souligne également une défiance croissante envers le gouvernement d’Emmanuel Macron, dont les politiques économiques ne suscitent la confiance que de 17 % des sondés, le niveau le plus bas depuis le début de son mandat. Le changement de Premier ministre, avec la nomination de François Bayrou, semble toutefois avoir légèrement atténué ce scepticisme (20 % de confiance, contre 13 % durant la période d’entre-deux gouvernements).

Des embauches réduites à leur strict minimum

Le marché de l’emploi montre également des signes inquiétants : seuls 7 % des dirigeants de TPE ont recruté ou prévu de recruter en fin d’année 2024. Pour 2025, les prévisions restent limitées avec une moyenne de 1,9 embauche par entreprise, contre 2,3 l’année précédente.

Des chefs d’entreprise résilients mais désabusés

Malgré le contexte difficile, 71 % des patrons affirment qu’ils choisiraient à nouveau la voie entrepreneuriale s’ils en avaient l’opportunité. Cependant, cette proportion a diminué par rapport à 2010 (56 % se disent désormais convaincus, contre 47 % aujourd’hui). De plus, l’idée de transmettre ou de cesser leur activité gagne du terrain : 39 % des dirigeants envisagent cette option dans les dix prochaines années, un chiffre en hausse de 11 points par rapport à 2010.

Samorya Wilson

Les Annuaires du Monde du Chiffre