Une tribune d'Arthur Waller, CEO et Co-Fondateur de Pennylane, Philippe de Reviers, Associé Fondateur Audit CPA, et Romain Joussellin, Associé Audit CPA.
Intelligence artificielle, robotic process automation, machine learning, cloud computing : les technologies investissent de plus en plus le champ des services aux entreprises. Et l’expertise comptable est à cet égard particulièrement à la pointe. Il ne s’agit pas ici de simplement dématérialiser la relation client, ce que la pandémie a rendu absolument incontournable et qui de ce fait est tenu pour acquis. Le mouvement de révolution numérique que nous observons réinvente profondément le rôle et la place de l’expert-comptable.
Grâce à la tech, il a accès à la puissance des algorithmes de sorte que la pure production comptable, qui occupe 70 % de son temps, est en très grande partie réalisée par l’intelligence machine, libérant ainsi toutes les compétences et la performance de l’expert-comptable au service de son rôle de conseil. Les experts-comptables comme leurs collaborateurs peuvent alors concentrer toutes leurs aptitudes pour accompagner la croissance des entreprises. Ils mobilisent leur compréhension fine des problématiques et des enjeux propres à chaque entreprise et la conjuguent avec la puissance de leurs compétences juridiques et sociales pour embrasser un véritable rôle de propulseur d’opportunités, dans des délais rapides, à la fois en réaction et en anticipation.
Tout ceci, la machine ne sait pas le faire seule. Elle peut saisir, catégoriser, rassembler des justificatifs. Elle peut mémoriser, analyser, prédire, calculer et même proposer des solutions nouvelles. Mais elle ne sait pas raisonner en dehors des algorithmes. Souvenons-nous que l’expert-comptable, c’est un peu le médecin de famille, figure compétente et socialisante, qui connaît personnellement le dirigeant et l’accompagne à toutes les étapes de sa vie entrepreneuriale, de la naissance de l’entreprise à sa transmission aux plus jeunes générations, l’oriente quand nécessaire vers le spécialiste adéquat et engage sa responsabilité dans les soins qu’il apporte. Sa mallette doit contenir les instruments et remèdes les plus avancés pour faciliter les soins, elle ne saurait toutefois remplacer à elle seule l’intelligence et la main du médecin.
Une rencontre formidable se fait alors entre d’une part la vision patrimoniale, fiscale et entrepreneuriale à 360 degrés de l’expert-comptable dont la plus-value est le conseil, et d’autre part les technologies habilitantes, conçues et développées par les Fintech, qui réunissent tous les flux de données des entreprises et exécutent à la perfection les tâches du quotidien.
Cette logique de coproduction s’avère particulièrement précieuse dans un contexte fragilisant de crise sanitaire et économique. Le pilotage en temps réel, reposant tout aussi bien sur les outils algorithmiques que sur la finesse d’analyse de l’expert-comptable, permet à l’entreprise de connaître sa trésorerie, d’évaluer ses capacités d’embauche et d’adapter sa stratégie.
La disparition de l’expert-comptable, que d’aucuns prédisaient, au profit de la seule intelligence artificielle tient du mythe et repose sur une vision erronée de l’IA – celle d’une automatisation brute, voire brutale, qui se substituerait pleinement à l’intelligence humaine – et sur une conception dépassée de l’expertise comptable. Véritable business partner des dirigeants d’entreprise, personne ne connaît mieux que lui l’état de santé de l’entreprise et personne ne parle aussi bien le même langage. En révolutionnant les pratiques, les technologies habilitantes, bien loin de remettre en cause l’existence de l’expert-comptable, révèlent avec d’autant plus de force son rôle crucial au service de la croissance et de la compétitivité des entreprises.
Arthur Waller, CEO et Co-Fondateur de Pennylane, Philippe de Reviers, Associé Fondateur Audit CPA, et Romain Joussellin, Associé Audit CPA