Une tribune de Céline Bayle, Director of Enterprise Market and Accountants Product Marketing, Sage.
Ce qu’apporte le cloud à nos vies en dehors du travail n’est plus à démontrer. Finies les colonnes de CD qui remplissent nos étagères ! Avec les services de streaming à la demande, on peut écouter une foule de morceaux sans se soucier de leur stockage.
Même chose pour la banque : plus la peine de prendre rendez-vous pour demander un prêt et ressortir ses anciennes feuilles de paie. Il suffit de se connecter à son service bancaire en ligne et de faire une demande de chez soi, les banques disposant de tous les renseignements pertinents pour une prise de décision à distance.
Les entreprises en revanche sont plus lentes à adopter les nouveaux usages, ce sont les collaborateurs qui bien souvent sont moteurs du changement. Ils s’attendent à retrouver dans leurs outils professionnels les mêmes avantages technologiques que dans leurs applications personnelles. Ils utilisent le cloud, recourent à l’intelligence artificielle, bénéficient chaque jour de mises à jour transparentes pour l’utilisateur, d’un accès infini aux données, de la collaboration sans frontières...
Quel ERP du futur ?
Traditionnellement utilisé dans le secteur manufacturier, l’usage de l’ERP s’est peu à peu étendu à tous les métiers au sein des organisations, porté par des offres éditeurs modulaires et spécialisées (achats, paie, comptabilité, commercial, gestion...). L’ERP s’est imposé pour connecter et rationaliser les processus métiers, intégrer des opérations de gestion complexes et optimiser l’utilisation des données existantes pour faciliter la prise de décision humaine.
Mais s’agissant du choix du type de déploiement, les choses ne sont pas aussi simples. En effet, les besoins ne sont pas identiques d’une entreprise à l’autre et d’une taille d’entreprise à l’autre. Cloud public, cloud privé, mode hébergé ou sur site… quelles options de déploiement conviennent le mieux ? avec quelle approche ?
Dilemmes de déploiement
Les déploiements sur site sont encore assez traditionnellement la norme dans l’espace ERP. Non seulement l'ERP sur site offre aux entreprises un contrôle et une autonomie totale sur leurs données, mais également une plus grande marge de personnalisation. Sur place, les équipes informatiques peuvent réagir immédiatement aux problèmes. Mais cette option on premise est réputée coûteuse et complexe (licences par utilisateurs, équipements, maintenance et support IT, formation…) comparée au déploiement cloud, généralement plus rapide, moins gourmand en ressources pour l’entreprise et dont le coût est maîtrisé.
De ce fait, le déploiement cloud se développe. Un nouveau rapport prédit que le marché des ERP fondés sur le cloud passera de 14,7 milliards de dollars en 2017 à 40,5 milliards de dollars d’ici 2025.
Coté cloud public, ces environnements ouverts offrent aux entreprises l’agilité dont elles ont besoin pour rester compétitives dans un paysage en rapide mutation. Généralement meilleur marché que les plateformes de cloud privé, le cloud public permet aux entreprises de tirer le meilleur parti de la feuille de route de leurs fournisseurs en matière d’innovation.
En revanche, le cloud privé peut fournir une couche de sécurité supplémentaire, les données de l’entreprise étant complètement isolées. Il offre également un haut niveau de personnalisation et d’autonomie quant aux jalons de mise à jour des applications.
Enfin, un compromis entre le déploiement sur site et le cloud existe. En hébergeant leur plateforme dans un centre de données tiers, les entreprises peuvent conserver la propriété et le contrôle de la base de données, tout en confiant la responsabilité de la gestion du matériel au fournisseur du centre.
Il n’existe pas de solution universelle. Seule l’analyse du contexte et des enjeux de transformation peuvent conduire une entreprise, quelle que soit sa taille, à choisir le mode de déploiement le plus adapté à ses besoins réels.
Le bon choix par l’usage collaborateur !
Alors, comment choisir plus précisément le déploiement adapté ? En se concentrant sur quelques fondamentaux. Il s’agit là encore, dans le débat entre CAPEX et OPEX, de trouver la bonne approche en fonction du cycle de vie de l’entreprise et de son besoin d’ajouter ou non de nouveaux services, de manière rapide et agile ou au contraire de manière planifiée.
Le choix est le mot clé ici. Plutôt que de simplement suivre la mode, les entreprises doivent prendre le temps de définir leurs principales exigences et choisir une option de déploiement qui leur fournira une plateforme adaptée à leur rythme de croissance. Un fil rouge à ne pas perdre de vue cependant : l’ERP nouvelle génération s’adapte aux nouveaux modes de travail des collaborateurs, eux-mêmes en quête d’agilité dans leurs processus internes. D’ici cinq, dix ou quinze ans, l’évolution de l’ERP passera peut-être également par un changement sémantique, rendant la dénomination Enterprise Resource Planning obsolète, pour aller vers celle de plateforme de gestion intelligente (PGI) car fondée sur l’expérience humaine et pas seulement technologique !
Céline Bayle, Director of Enterprise Market and Accountants Product Marketing, Sage