Par Marc de Beaucorps, CEO et cofondateur de Finovox, un logiciel français de détection de faux documents - L’annonce du projet Stargate, avec 500 milliards de dollars d’investissement, marque un tournant stratégique pour les États-Unis dans la course à l’IA. Ce projet signe la fin du libéralisme américain dans la tech. Face à l’Europe et à la Chine, qui boostent activement leurs industries technologiques, l’État américain s’impose désormais comme un acteur clé pour préserver sa domination économique et numérique.
Soutenu par Donald Trump et des géants comme OpenAI, Oracle et SoftBank, le programme Stargate vise à bâtir le plus grand réseau de centres de données au monde et à créer 100 000 emplois. Pour l’Europe, l’enjeu est clair : sans une coordination renforcée, une simplification administrative, et des investissements massifs dans l’IA, elle risque de dépendre des technologies étrangères, compromettant ainsi sa compétitivité.
L’Europe doit mettre en œuvre un plan d’action ambitieux
Le temps est venu d’agir, en activant notamment les 3 leviers suivants :
- Optimisation et simplification : Simplifier les démarches administratives, réduire les dépenses publiques en optimisant leur gestion, et nommer des entrepreneurs visionnaires à des postes stratégiques pour impulser une gouvernance plus agile et orientée résultats.
- Plan IA européen et autonomie technologique : Développer un plan ambitieux pour l’intelligence artificielle, collaborant avec des acteurs européens et internationaux, tout en maîtrisant les fournisseurs technologiques pour garantir la confiance et proposer des solutions respectueuses et neutres.
- Leadership énergétique et écologie : Exploiter l’avantage du nucléaire en France pour construire des data centers souverains, moins polluants, et positionner la France comme leader d’une croissance énergétique durable.
Un enjeu de compétitivité et d’indépendance
L’indépendance technologique de l'Europe est donc à un tournant charnière de son histoire. Face à une course mondiale à l'IA dominée par les États-Unis et la Chine, l'Europe risquerait d’être reléguée à un rôle de consommateur passif.
Cet enjeu dépasse par conséquent et en bien des aspects la simple course du progrès. Il relève de notre capacité à développer des solutions adaptées aux besoins européens, tout en respectant ses valeurs éthiques et ses régulations strictes. Plus d’indépendance technologique favoriserait également l’émergence d’un écosystème d’innovation européen, stimulant la compétitivité et la création d’emplois. Enfin, investir dans l’IA assurerait à l'Europe une influence stratégique sur les grandes décisions technologiques du futur, préservant ainsi son poids géopolitique.
Marc de Beaucorps
