Les délais de paiement : une variable d’ajustement face à la crise ?

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Selon la dernière étude du cabinet ARC en partenariat avec l'IFOP, 75 % des entreprises voient les délais de paiement comme la variable d'ajustement à la crise pour gérer leur trésorerie.

Afin de mettre en lumière l'état de « réveil » des entreprises françaises à l'approche de la fin du « quoi qu'il en coûte » et dans le contexte économique et géopolitique actuel, le cabinet ARC a mené avec l'IFOP une étude portant sur la problématique des délais de paiement des entreprises françaises au premier semestre 2022 et leur impact sur la gestion de trésorerie de ces dernières. En voici les principales observations.

« Le pessimisme fait son retour dans les entreprises après l'euphorie du rebond en début d'année »

Plus de 70 % des entreprises interrogées ne prévoient pas de croissance de leur activité au cours des six prochains mois et plus de 21 % en anticipent même le recul.

Près de la moitié des entreprises interrogées prévoit qu'il leur faudra un à deux ans pour effacer les effets de la crise sanitaire sur leur santé financière. Pour 38 %, c'est une période d'au minimum trois ans qui est envisagée. 30 % des entreprises ne pensent pas pouvoir faire face au remboursement cumulé de leurs créances, investissements et factures.

En conséquence, 75 % des entreprises interrogées pensent que les délais de paiement risquent de devenir une variable d'ajustement et d'augmenter afin de pallier les problématiques de trésorerie des entreprises. En effet, pour plus de sept entreprises sur dix, c'est via l'allongement des délais de paiement de leurs fournisseurs qu'elles compenseront leurs besoins en trésorerie (la deuxième pratique la plus évoquée étant le découvert bancaire). D'ailleurs, plus d'un quart des entreprises interrogées estiment que les délais de paiement de leurs clients se sont détériorés au cours des six derniers mois : elles déclarent que ceux de leurs clients PME se sont dégradés en moyenne de 19,9 jours et de 16,7 jours pour leurs clients grands comptes.

« Croissance en berne, prévisions de trésorerie inquiétantes, le pessimisme fait son retour dans les entreprises après l'euphorie du rebond en début d'année. Grâce au soutien mis en place par l'Etat depuis 2020, le tsunami des défaillances d'entreprises n'a pas eu lieu. Mais aujourd'hui, dans un contexte de disparition du quoi qu'il en coûte, de reprise des contrôles Urssaf, de remboursement des PGE, de frilosité potentielle des banques... les entreprises craignent une augmentation des dépôts de bilan de leurs clients et des retards de paiement.

De fait, plus de 70 % des entreprises interrogées prévoient d'allonger les délais de paiement de leurs fournisseurs afin de préserver leur trésorerie. C'est considérable et doit faire l'objet d'une grande vigilance. Les entreprises vont tout faire pour sécuriser le cash en réclamant le règlement de leurs factures clients et en retardant, en parallèle, celui de leurs fournisseurs. Que les délais de paiement deviennent une variable d'ajustement pour l'optimisation de trésorerie aura un impact direct sur des sociétés viables mais non payées, les mettant à risque, d'autant plus dans la conjoncture actuelle où une entreprise sur cinq anticipe un recul de son activité. Les principales victimes de ce phénomène seront les petites et moyennes entreprises, si précieuses à l'économie française » explique Denis Le Bossé, Président du cabinet ARC.