Reprise d'entreprise : Alors, c'est toujours le fils à papa de plus de 45 ans qui reprend la boîte ?

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C'est de moins en moins vrai. Angélique Amiot et Flavien Marteau, Fondateurs du cabinet Idea Conseil, constatent dans les projets qu'ils accompagnent que les repreneurs sont de plus en plus jeunes : moins de 40 ans, voire moins de 35 ans, qui font partie de la fameuse génération Y avec leurs attentes et leurs besoins spécifiques. De plus en plus de femmes reprennent aussi l'entreprise familiale.

Ne pas oublier que la reprise familiale, ce n'est pas uniquement avec les enfants directs. Le cercle familial peut aussi s'élargir aux neveux et nièces et parfois au conjoint ou à la conjointe des enfants.

La transmission familiale, c'est un projet, une aventure humaine où s'entremêlent plusieurs générations qui peuvent rencontrer des difficultés car la dimension émotionnelle y est sans doute plus forte que pour une cession à un tiers. Il arrive que les parents et les enfants ne se comprennent pas toujours. Il faut trouver l'équilibre entre les parents qui peuvent se sentir « pousser vers la sortie » faute de préparation et les enfants qui sont en attente de reconnaissance. Le dialogue est primordial.

Concernant la génération Y née entre 1980 et 1995, comme toutes les générations, elle a ses propres spécificités. Au niveau des traits de personnalité, on entend souvent que ce sont des personnes indépendantes, lucides, avec une forte capacité d'adaptation au monde du travail. Mais on entend aussi qu'elles sont impatientes, parfois arrogantes et moins loyales que leurs aînés. Angélique considère que « moins loyales » n'est pas le bon terme. La génération Y est soucieuse de son épanouissement personnel en maintenant un équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle. Elle ne craint pas de modifier le modèle de l'entreprise en le faisant évoluer pour répondre aux enjeux du marché, quitte à bousculer les pratiques maintenues jusqu'alors par leurs aînés.

En amont de la transmission, les parents doivent préparer leur vie d'après et, pour certains, surmonter la peur de la perte de leur statut social de dirigeant. Quant aux enfants, ils peuvent avant d'intégrer l'entreprise familiale se faire leur propre expérience professionnelle en dehors du cercle familial.

Le rajeunissement des repreneurs peut poser le problème du financement. En effet, comment reprendre aujourd'hui une entreprise qui a été créée il y a vingt ou trente ans ? Tout le monde ne dispose pas d'un apport de 250 000 euros. Il faut trouver un équilibre entre la sous-capitalisation des enfants repreneurs et répondre au besoin de reconnaissance du fruit du travail de la génération cédante.

La transmission familiale est complexe et les enjeux sont importants : un dirigeant sur deux souhaite transmettre son entreprise mais moins de 15 % d'entre eux y parviennent.

Bien conscients de l'évolution du profil des repreneurs et du choc générationnel que cela engendre, Angélique et Flavien ont à cœur d'accompagner les transmissions familiales.

Flavien Marteau, Associé Fondateur, Idea Conseil