La dernière enquête de KPMG sur les rapports de développement durable 2024 des 250 plus grandes entreprises du monde révèle que la majorité d’entre elles (82%) les publient qu’elles soient soumises ou non à la CSRD européenne. Le cabinet mondial de conseil et d’audit, formule des recommandations pour préparer les entreprises aux normes de durabilité qui, selon lui, vont augmenter.
L'Union européenne a introduit progressivement sa directive CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) sur plusieurs années, mais l’enquête 2024 de KPMG sur le reporting de durabilité, intitulée "The move to mandadory", révèle que l'établissement de rapports sur le développement durable et la fixation d'objectifs en matière d'émissions de carbone font déjà partie du quotidien des plus grandes entreprises internationales.
Ainsi, les 250 premières entreprises mondiales, réalisent des évaluations de double matérialité et les divulguent. Selon les auteurs de l'étude qui se base sur les rapports publiés entre le 1ᵉʳ juillet 2023 et le 30 juin 2024, si beaucoup d'entreprises respectent l'échéance de la conformité à la CSRD, beaucoup d'autres ont fait le choix de l'anticipation pour faire preuve de transparence auprès de leurs investisseurs, améliorer leur réputation et soigner leur marque employeur.
Une adoption généralisée d’actions en faveur de la durabilité
Le rapport indique que 96 % des 250 plus grandes entreprises mondiales (G250) publient des rapports sur la durabilité, ainsi que 79 % des 100 principales entreprises (N100), dans chacun des 58 pays, territoires et juridictions couverts par KPMG, soit un total de 5 800 entreprises. Ces entreprises se sont également fixés des objectifs de réduction de carbone :95 % des G250 publient des contre 46 % des N100. L’une des actions consiste à nommer des responsables de la durabilité : 56 % des G250 disposent d’un collaborateur à ce poste. Quant aux N100, elles déclarent prendre en compte la durabilité dans la rémunération des dirigeants (augmentation de 6 points de pourcentage depuis 2022).
S’agissant de la double matérialité exigée par la CSRD, l’enquête souligne que près de 50 % des plus grandes entreprises utilisent la double matérialité, qui évalue les impacts sur la société et l'environnement tout en mesurant les implications financières.
À noter que selon l’étude de KPMG, 75 % des G250 utilisent les normes GRI (Global Reporting Initiative) pour établir leur rapport de durabilité. Et Près de 75 % des G250 se servent des recommandations du TCFD (Task Force on Climate-related Financial Disclosures) pour élaborer des rapports sur les risques climatiques.
Par ailleurs, la biodiversité reste encore loin des rapports de développement durable, même si KPMG estime qu’elle est de plus en plus prise en compte par les entreprises. L’étude relève qu’environ la moitié des groupes G250 et N100 rapportent maintenant sur la biodiversité, contre environ un quart il y a quatre ans. Pour les auteurs, « bien que la croissance ait été plus lente ces deux dernières années, les différences régionales dans les taux d’adoption, se sont réduites ».
Des recommandations pour se préparer à une augmentation des normes de durabilité
Selon KPMG, l'année 2025 offrira encore plus d'informations en matière d’actions des entreprises liées à la durabilité, alors que les rapports obligatoires conformes à la directive CSRD commenceront à prendre effet. Il conseille donc aux entreprises de mettre en place quelques actions concrètes pour naviguer dans le paysage des rapports de durabilité. Cela passe notamment par l’établissement d’une structure de gouvernance transversale afin de collecter, rapporter et valider les informations relatives à la durabilité et aux critères ESG. Il conseille également d’investir dans la gestion des données non financières de qualité. Ce qui inclut la documentation des processus, la mise en œuvre de contrôles pour tester les informations et l’installation de systèmes appropriés.
Comprendre les attentes des parties prenantes reste l'une des actions prônées par KPMG. Le cabinet conseille d’utiliser des évaluations de matérialité centrées sur les parties prenantes pour guider la stratégie d’entreprise et prioriser ses domaines d’intervention.
Les auteurs de l’étude invitent les entreprises à identifier les priorités stratégiques sur les principaux sujets ESG et à définir des indicateurs clés, en tenant compte des réglementations imminentes, notamment la directive CSRD et les normes ISSB.
En définitive, selon John McCalla-Leacy, Responsable mondial de l'ESG, KPMG International et co-auteur du rapport : « L'innovation en matière d'ESG peut nous aider à modifier positivement nos impacts, à en rendre compte avec rapidité et conformité et à soutenir les marchés en orientant les capitaux vers les entreprises les plus durables ».
L’étude complète est consultable ici
Samorya Wilson