Comme a pu le souligner le professeur Olivier Torres, qui dirige l’observatoire Amarok consacré à la santé des dirigeants de PME, dont l’Ordre de Paris Île-de-France est partenaire, un bon dirigeant est avant tout un optimiste forcené.

Un optimiste qui, doté d’une volonté de maîtriser son destin, est capable de déplacer des montagnes et de mener à bien de grands projets. Cette foi dans l’avenir doit perdurer surtout dans les moments les plus difficiles; c’est à cela que l’on mesure l’épaisseur d’un dirigeant.

C’est avec cette même foi que nous devons envisager l’avenir de notre profession. Alors qu’une étude économique, dont vous trouverez une synthèse dans ce numéro du

Francilien, relève l’inflexion des résultats d’une frange importante des cabinets, nous sommes persuadés que la profession dispose des atouts pour rebondir et repartir vers la croissance.

Le cycle de mutations dans lequel nous sommes entrés depuis plusieurs années s’accélère. Avec pour question lancinante : quels chemins suivre et quelles voies de croissance explorer ? C’est  une expérience collective à laquelle nous sommes invités. Avec le programme Cap performance, l’institution a choisi de s’y investir pleinement, en offrant aux cabinets qui le souhaitent les outils propices à une réflexion positive et à l’élaboration d’une stratégie de développement propre.

Une chose est certaine : la recherche de la pleine satisfaction des besoins de nos clients est à la source de toute stratégie. Dès lors, comment ne pas associer à cette réflexion l’ensemble des professions du conseil aux entreprises ? Car nos interventions sont très souvent interconnectées. Ce qu’attendent les entreprises, ce sont des professionnels du conseil, travaillant à leur service en parfaite harmonie, transcendant ainsi la seule défense de leur intérêt et donnant le meilleur d’eux-mêmes.

À nous de nous organiser avec raison et pondération pour qu’il en soit ainsi.

Une conclusion s’impose à nous : alors qu’il est sans cesse question de libéralisation du marché du conseil, nous – professions réglementées, qu’elles soient juridiques, comptables ou financières – ne sortirons renforcés qu’en organisant nos interventions réciproques en plaçant l’intérêt du client au centre de nos réflexions.

Le décret permettant la création de sociétés de participation multiprofessionnelles venant d’être publié, j’ai la conviction que nous ne ferons plus longtemps l’économie d’une étape supplémentaire vers une interprofessionnalité d’exercice.

Ainsi, reprendrons-nous à notre compte ce vœu d’Isaac Newton : "Les hommes construisent trop de murs et pas assez de ponts" ?

Julien Tokarz, Président du conseil régional de l’ordre des experts-comptables, Paris Ile-de-France