Gilbert Le Pironnec : « Le Congrès doit être le début voire l’élément fondateur pour que la profession se dote d’un véritable projet d’évolution »

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Gilbert Le Pironnec, Rapporteur général du 73ème Congrès de l’Ordre des experts-comptables avec Marie-Dominique Cavalli, présente le contenu et les enjeux de cet événement majeur de la profession du chiffre.

Le 73ème Congrès de l’Ordre des experts-comptables aura pour thème : « Stratégie et compétences pour la croissance ». Pourquoi avoir retenu ce sujet ?

Il y a une certaine cohérence entre les Congrès successifs, le dernier portait sur le conseil. La profession est aujourd’hui en fort bouleversement en raison de différents facteurs. Le numérique vient perturber quelque peu l’activité des cabinets et celle de nos clients. Plus récemment, l’augmentation des seuils d’audit a conduit les cabinets à s’interroger sur leur mode d’exercice et sur leur activité au sens plus large. On s’aperçoit également qu’il y a de plus en plus d’acteurs sur le marché qui vendent du conseil sans avoir les compétences que les experts-comptables ou leurs équipes peuvent avoir.

Nous avons donc pensé qu’était venu le moment de prendre le temps de réfléchir à la stratégie des cabinets et à ce que pourrait être la profession demain. Le moment aussi de mettre en valeur des champs de compétences qui ne sont pas toujours connus des entreprises, d’investir de nouveaux marchés ou de présenter nos offres sur des marchés moins communs comme le secteur public, les associations ou le domaine agricole.

Quels seront les temps forts de ce Congrès 2018 ?

Le Congrès est organisé autour de deux pôles. 

Le premier est la stratégie du cabinet. Il y aura un temps fort avec une présentation globale sur ce thème. Ensuite, d’autres conférences seront davantage axées sur les aspects marketing, réponses aux attentes des clients, changements dans le cadre de nos ressources humaines… L’activité des cabinets liée à la RSE sera également abordée, de même que le volet numérique, pour assurer la transition digitale des cabinets avant ou en même temps que celle des entreprises.

Le second pôle est l’aspect compétences. Plusieurs conférences porteront ainsi sur des champs de compétences dont les experts-comptables disposent sans que cela soit toujours connu du marché. Ces conférences se tiendront en trois temps. Tout d’abord, un rappel des fondamentaux du sujet, par exemple sur l’évaluation d’entreprise. Ensuite, une deuxième partie plus technique, par exemple sur l’évaluation des actifs incorporels. Le but étant alors de montrer que nous disposons encore d’éléments de croissance ou d’amélioration de nos compétences. Enfin, le troisième temps portera sur les outils mis à la disposition de nos confrères par le Conseil supérieur et aussi les bibliographies qui peuvent exister.

Qu’attendez-vous de ce grand rassemblement de la profession comptable ? 

Il est important de préciser que les dates du Congrès devraient être à peu près contemporaines de la fin des discussions à l’Assemblée nationale sur le PACTE. Nous espérons donc, lors de ce grand moment de la profession, avoir le temps de présenter les effets de ce texte sur notre exercice et sur les entreprises.

La profession a conscience de ces bouleversements. Mais bien souvent, nos confrères sont pris au jour le jour par leur activité professionnelle et ont peu de temps pour prendre le recul nécessaire. Pour moi, il est important qu’ils profitent de ces trois jours pour prendre ce recul et voir comment leur cabinet doit évoluer dans l’avenir, notamment quelles compétences développer.

Le Congrès doit être le début voire l’élément fondateur afin de permettre aux confrères, si ce n’est déjà en cours, d’amorcer une réflexion pour que chacun puisse construire son projet et de manière plus globale, que la profession se dote d’un véritable projet de mutation, de changement, d’évolution pour les années à venir.

Propos recueillis par Hugues Robert

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