Le Président du cabinet d’expertise comptable Strego Yves Guibreteau, a accepté de répondre aux questions du Monde du Chiffre sur son entreprise, sa stratégie de croissance et ses projets pour l’avenir, dans un contexte de mutation réglementaire – réforme de l’audit en tête – et technologique de la profession.
Pouvez-vous nous présenter le cabinet Strego ?
Nous sommes le 11ème cabinet français d'expertise comptable, avec une activité en cœur de métier à 94 millions d’euros, 50 bureaux, 1 050 collaborateurs, une centaine de directeurs de mission experts-comptables et 64 associés, dont un certain nombre d’avocats. Notre base compte 23 000 clients. Nous sommes également présents dans l’audit avec plus de 1 000 mandats de commissariat aux comptes, avant les changements qui nous attendent sur le relèvement des seuils.
En consolidé, puisque Strego est aussi un cabinet qui a engagé une diversification et qui présente ainsi d’autres métiers, nous sommes 1 200 collaborateurs avec un chiffre d’affaires global de 111 millions d’euros. Notre croissance a atteint 27 % sur ces dernières années.
Quelle est précisément la stratégie de croissance de Strego ?
Notre positionnement est désormais de s’ouvrir à l’international. Pour cela, nous avons rejoint le 10ème réseau international Baker Tilly, qui couvre 147 pays, et nous avons aujourd’hui la licence exclusive de cette marque sur le territoire français. Nous allons nous efforcer de la développer en France, sachant que l’image de ce réseau international est très bonne, notamment dans certains pays d’Asie : il est premier à Singapour et deuxième à Hong Kong. C’est un big qui est un peu plus représenté dans certains autres continents qu’en Europe.
Nous avons rejoint Baker Tilly également car il s’agit d’un réseau de cabinets non intégrés. Nous gardons notre gouvernance, notre organisation, notre indépendance. Mais nous rejoignons cette marque internationale car nos clients, dans le cadre de ce que j’appelle la globalisation de l’économie plus d’ailleurs que la mondialisation, nous obligent à être équipés pour répondre à nos ETI et nos PME, même si nous avons toujours une partie de notre clientèle assez importante dans les TPE.
Le deuxième axe est l’Economie Sociale et Solidaire. Nous avons effectué un rapprochement sur Paris avec Sofideec qui était déjà membre de Baker Tilly et qui est un des leaders en France de l’Economie Sociale et Solidaire. Le chiffre d’affaires de ce secteur est assez significatif. Cela fait partie de notre stratégie que de conforter cette position de leader. Ensuite, pour pouvoir répondre à la demande et à nos ambitions, ce sera sans doute une couverture nationale.
Quels sont les projets du cabinet pour l’avenir ?
C’est de rester dans le top 10 du classement de la profession comptable et demeurer un acteur qui compte dans son environnement professionnel. C’est essentiel pour nous, cela fait partie de nos ambitions et c’est ce que nous aurons certainement à développer dans notre plan à cinq ans que nous allons démarrer l’année prochaine.
Nous arriverons, je pense, à ces résultats grâce à notre diversification que nous ne cessons de développer. Après la recherche de financement, la gestion de patrimoine, la cybersécurité, notre offre de services s’élargit constamment pour tenir compte de l’évolution de notre profession laquelle ne peut rester sans innover. L’intelligence artificielle nous rappelle que demain, nous aurons certainement un peu moins de tâches répétitives et qu’il faudra répondre à ce changement, de la même manière que le relèvement des seuils d’audit nous oblige à aller chercher ailleurs de nouvelles missions.
Nous porterons également des efforts sur notre marque employeur pour être plus attractif, notamment grâce à notre réseau international.
Propos recueillis par Hugues Robert