Les experts-comptables et les associations : faire face à la crise sanitaire

Expertise comptable
Outils
TAILLE DU TEXTE

L'Ordre des experts-comptables de Paris Ile-de-France a diffusé sa dernière web conférence consacrée au secteur non marchand.

Le dernier webinaire de la série proposée par l'OEC Paris IDF et consacrée aux associations s’est déroulé en présence d’Angélique Poupon, expert-comptable, Vice-Présidente du comité Associations, Aziliz Bodivit, expert-comptable, membre du comité Associations, Nathalie Elio, expert-comptable, membre du comité Associations, Amal Taour Alvès, expert-comptable, membre du comité Associations, et Bénédicte Halba, Présidente Fondatrice de l'Institut de recherche et d'information sur le volontariat. Son objectif était d’aider les associations et les experts-comptables à comprendre et surmonter au mieux la crise sanitaire.

« Le Covid est un élément important qu’il faut intégrer dans les comptes », Nathalie Elio

Divers ajustements doivent être faits en fonction des aides reçues pour surmonter la crise sanitaire. L’ANC recommande ainsi de placer les aides sociales et financières au crédit d’un compte de charges.

La méthode préconisée par le PCG et l’ANC est de débiter le compte de trésorerie où arrive l’aide puis créditer un 641xx dédié afin d’avoir un suivi et une meilleure lisibilité des comptes. Si l’aide n’est pas encore reçue, il convient d'utiliser un compte 443xxx « Indemnités heures chômage partiel ».

Les employeurs peuvent en outre reporter tout ou partie du paiement de leurs cotisations salariales et patronales. Il ne s’agit pas d’une annulation de la charge : l'aide est donc à comptabiliser normalement. Une mention dans l’annexe devra être faite au sujet de l’utilisation d’un délai de paiement. Si la structure est éligible au fonds de solidarité, l’aide est à comptabiliser en subvention en compte 74xx. Si l’association obtient un PGE, il est à comptabiliser comme un emprunt classique en compte 164xx.

« Plus de 85 % des associations reposent sur des bénévoles », Bénédicte Helba

Les associations ont su réagir au Covid-19 grâce à leur résilience. Dans le secteur culturel et sportif, les saisons clés sont le printemps et l’été, car les adhésions sont versées à cette période de l’année. Les acteurs ont demandé à ce que les subventions soient maintenues de manière à ce que le rôle social des associations perdure. Bénédicte Helba fait la comparaison avec les artistes proposant des performances en ligne pour maintenir le lien avec le public.

« C’est anxiogène de ne pas pouvoir se projeter, nous avons travaillé pour dédramatiser et présenter les solutions », Amal Taour Alvès

Certaines procédures juridiques et amiables existent pour aider les associations. Il faut prendre en compte un faisceau d’indices pour déterminer si la situation nécessite d’être prise en main. Afin d'anticiper les difficultés, il faut suivre certains chiffres et fixer les points de blocage. Les outils de pilotage tels que le plan de trésorerie ou le prévisionnel sont très utiles. Savoir s’entourer ou demander des conseils auprès d’un expert-comptable, d’une banque ou encore d’un médiateur des entreprises est important.

« Mieux vaut prévenir que guérir prend ici tout son sens », Angélique Poupon

Les signaux d’alerte pouvant indiquer le début des difficultés sont : les premiers incidents de paiement, l’inscription de privilèges, l’échelonnement des dettes, etc. Pour anticiper au mieux, il est nécessaire de comprendre et d'analyser l’origine de ces défaillances. Les procédures relatives au traitement des difficultés sont l’alerte, le mandat ad hoc et la conciliation. Les procédures collectives sont la sauvegarde, le redressement judiciaire et la liquidation judiciaire.

Yannick Nadjingar-Ouvaev

Les Annuaires du Monde du Chiffre