Fatigue chronique, stress, troubles du sommeil… Le quotidien des professionnels de l’expertise comptable est loin d’être un long fleuve tranquille. C’est ce que révèle le tout premier baromètre santé publié conjointement par le CEG (Club des Experts de la Gestion) et Malakoff Humanis, fruit d’une enquête menée auprès de près de 900 professionnels du chiffre. Une photographie inédite et saisissante d’un secteur engagé, mais en proie à une charge mentale préoccupante.
Un stress omniprésent, des signaux d’alerte clairs
Malgré une auto-évaluation relativement correcte de leur santé physique (6,89/10) et psychologique (6,49/10), 92 % des professionnels interrogés se disent sujets au stress au travail. Parmi eux, 69 % ressentent régulièrement des symptômes physiques, et 71 % pensent au travail la nuit, perturbant leur sommeil. Le stress engendre également des comportements addictifs chez 43 % des répondants.
« Nous cherchons à adapter nos solutions au plus près des réalités soulevées dans ce baromètre, avec l’exigence de toujours viser juste », souligne François Monvoisin, Responsable des Relations Extérieures chez Malakoff Humanis.
Une profession engagée, mais à quel prix ?
Le baromètre met en lumière une population investie, mais souvent au détriment de sa santé. 51 % souffrent de douleurs physiques liées à la sédentarité, et seuls 55 % pratiquent une activité physique régulière. Plus inquiétant encore : 78 % n’ont jamais consulté un professionnel de santé pour des raisons liées au travail.
« Ce baromètre nous apporte des éclairages utiles, mais aussi des solutions très concrètes pour améliorer le bien-être général dans les cabinets », affirme Jérôme Clarysse, président du CEG.
Les managers et dirigeants en première ligne
Les profils managériaux — chefs de mission, managers, experts-comptables associés — apparaissent comme les plus exposés. 35 % des dirigeants travaillent le soir et le week-end plusieurs fois par semaine. Une surcharge chronique qui interroge sur la soutenabilité du modèle actuel.
Des disparités selon la taille des cabinets
Les cabinets de taille intermédiaire (50 à 100 salariés) semblent mieux tirer leur épingle du jeu, avec des scores de santé physique (7,17/10) et psychologique (6,84/10) supérieurs à la moyenne. Ils offrent également de meilleures conditions de travail : 46 % permettent la pratique du sport sur les temps de pause, contre 26 % ailleurs.
À l’inverse, les grands cabinets (200 salariés et plus) présentent des signaux d’alerte : 28 % des salariés s’y sentent isolés, sans soutien de leurs collègues ou de leur hiérarchie.
Organisation du travail : un levier clé pour le bien-être
Enfin, 77 % des répondants identifient l’organisation, l’autonomie et la charge de travail comme des critères déterminants dans leur choix d’entreprise. Une bonne organisation apparaît donc comme le premier facteur de bien-être et d’attractivité RH dans la profession.
Le baromètre propose également une série de recommandations concrètes, élaborées avec l’expertise de Malakoff Humanis, pour améliorer la santé au travail dans les cabinets : prévention, accompagnement, aménagements, etc.
