La facture électronique au service de la relation fournisseur

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La prochaine entrée en vigueur de la loi de finances relative à la facturation électronique a contribué à l’instauration de nouveaux outils numériques. Sa mise en œuvre, qui se fera progressivement jusqu’à 2026, imposera la dématérialisation des factures à toutes les entreprises assujetties à la TVA, établies en France.

A cela s’ajoute la crise sanitaire et l’hybridation du travail qui ont obligé de nombreuses entreprises à digitaliser leur fonction finance, pour traiter leurs processus clients et fournisseurs. Selon le cabinet Mazars, 17 % des PME ont lancé leur premier projet d’automatisation ou de robotisation mi 2020. Au vu des tendances à venir, force est de constater que les entreprises ont tout intérêt à envisager l’automatisation de leur comptabilité pour améliorer leur performance. Tour d’horizon.

La facturation, une tâche chronophage

La technologie doit être considérée comme un levier de transformation du métier et éviter l’obsolescence des compétences. La comptabilité évolue et les professionnels du secteur aspirent à s’affranchir de tâches manuelles à faible valeur ajoutée, notamment grâce à de nouvelles solutions automatisées. Ce gain de temps dans les délais de traitement leur permettra de gagner en efficacité et en compétitivité. Une étude Markess révèle que 52 % des DAF considèrent que le processus procure-to-pay relatif à la gestion du compte fournisseur doit être digitalisé en priorité.

Les experts-comptables souhaitent désormais se concentrer sur l’analyse des données pour faciliter la prise de décision stratégique et ainsi avoir un impact global sur l’entreprise. L’automatisation simplifiera la gestion du traitement des factures au niveau de la saisie comptable, l’élaboration de devis ou encore la gestion de la TVA. Sur ce point, la Cour des comptes estimait en 2019 que la fraude à la TVA représentait en France un manque à gagner d’une quinzaine de milliards d’euros. Digitaliser ces processus métier permettra aux entreprises d’assurer la fiabilité des données et ainsi limiter les erreurs.

Néanmoins, pour être efficace, un projet d’automatisation doit être poussé par les dirigeants, car il implique très souvent un changement de culture interne.

L’IA : vers un comptable augmenté

Les équipes comptables traitent un volume important de factures et 31 % des responsables de la comptabilité fournisseurs estiment qu’il y a trop de papiers (étude Ardent Partners), ce qui influe sur la bonne traçabilité des factures. La digitalisation des services comptables assure ainsi un meilleur suivi des dossiers.

De plus, l’IA contribue à limiter les erreurs humaines et assure la centralisation des informations. Selon Ardent Partners, 25 % des responsables de la comptabilité fournisseurs manquent de visibilité sur les factures et les paiements. Améliorer ce point permet de ne pas rater d’opportunités d’escomptes et par la même occasion, de lutter contre les retards de paiement, les pénalités et les amendes.

Grâce à l’automatisation, les équipes pourront apporter plus de valeur à leur expertise. Toutefois, elle ne doit pas se limiter à numériser des documents et des processus. Les outils d’automatisation doivent s’inscrire dans toute l’entreprise et s’intégrer aux logiciels existants afin d’avoir une approche holistique des données qui, analysées en temps réel, améliorent la vision stratégique globale. Le comptable de demain devra donc maîtriser l’IT, tout en identifiant les opportunités commerciales grâce aux données.

L’automatisation est la base de la facturation électronique, mais également un transformateur de la fonction comptable et des processus P2P en général. Elle touche aussi la relation des entreprises avec leur écosystème (fournisseurs, clients, partenaires) en générant de nouvelles opportunités pour tous, en améliorant les processus et en assurant la conformité légale.

Damien Panek, BEA Advisor, DocProcess

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