La quatrième révolution industrielle est lancée. Pour François Dineur, Associé Absoluce, les entreprises françaises doivent rapidement opérer leur mutation numérique pour pérenniser leur avenir. Au cœur de cette transformation, de nouvelles technologies numériques, de nouveaux business models et un paysage concurrentiel en plein essor.
Deux tendances fortes
Le client ne veut plus consommer mais « vivre des expériences » ; ce qui signifie, pour les marques, passer de la vente d'un bien à celle d'un usage. Deux exemples bien connus peuvent notamment être cités :
- la stratégie « freemium » qui consiste à faire adhérer un maximum de personnes à un service gratuit pour les rediriger ensuite vers un service payant plus complet, avec des fonctionnalités à forte valeur ajoutée (Facebook, LinkedIn, Skype...) ;
- le modèle de l'abonnement : payer pour l'accès plutôt que pour la possession (vidéos ou musiques « on demand »).
Le numérique accélère le processus d'obsolescence
Inévitablement, cette transformation implique des changements technico-économiques profonds, qui impactent les secteurs d'activité, les organisations, les process internes et les métiers de l'ensemble des salariés. Plusieurs études démontrent que d'ici cinq ans, 60 % des emplois nécessiteront d'avoir une formation au numérique. Et d'ici quinze ans, ce sont la moitié des emplois actuels qui soit auront disparu, soit se seront transformés sous l'influence du numérique. Tous les secteurs sont concernés. Et si par le passé, il fallait des décennies pour voir ses compétences devenir obsolètes, aujourd'hui le numérique accélère ce processus d'obsolescence et les entreprises doivent, pour survivre, anticiper cette mutation.
Si les dirigeants ferment les yeux, leurs concurrents se chargeront de les ouvrir
Dans certains secteurs, l'évolution est rapide, dans d'autres, elle est un peu plus lente. Mais il y a en tout cas un écueil à éviter, qui consiste à fermer les yeux sur le côté créatif de la révolution numérique. Les entreprises risqueraient en effet de se faire dépasser par leurs concurrents ou pire, de ne plus être en adéquation avec les attentes de leur marché.
Prendre les choses en main et faire évoluer son business model
Un certain nombre de structures de conseil, dont les experts-comptables, sont reconnues par la Direction générale des entreprises, placée sous l'autorité du ministre de l'Economie et des Finances, comme « activateurs de la transformation numérique ». L'important est que les dirigeants prennent conscience de l'importance de se faire accompagner pour réaliser un diagnostic interne sur le degré de maturité de transformation numérique de leur entreprise et mettre en lumière d'éventuelles réticences à lancer un projet de transition numérique. Ce type de diagnostic permet à l'entrepreneur d'avoir des recommandations pour bâtir un plan d'action concerté.
L'arrivée dans cette ère du numérique nécessite de réinventer son business model. Pour cela, le dirigeant doit tenir compte de l'agilité de ses équipes et de leur ouverture aux nouvelles technologies et méthodologies. La formation et la veille sur les bonnes pratiques sectorielles, notamment via des lettres d'information, peuvent faciliter l'adhésion de tous au projet.
A la clé : savoir se réinventer en permanence et devenir super-agile
Ce business model qui décrit la manière dont l'entreprise crée, livre, capitalise de la valeur pour en tirer des revenus ne doit surtout pas être figé. Avant tout, la transformation numérique offre aux entreprises l'opportunité de mettre en place des business models innovants, de réorganiser la chaîne de valeur et la structure des coûts, d'intégrer de nouveaux modèles de revenus, de développer des activités et d'offrir des produits et services répondant aux attentes actuelles et futures des clients et des consommateurs.