Une tribune de Dominique Bayon, Président et Fondateur de Foliateam Group.
Grandir par croissance externe est incontestablement un projet d’entreprise passionnant, mais qui nécessite une grande vigilance pour être couronné de succès. En effet, intégrer une nouvelle entité dans un ensemble ne s’improvise pas et nécessite de bien préparer son projet en prenant en compte différentes composantes complémentaires : financière, humaine, organisationnelle, etc. Autant de données indissociables qui permettront de ne pas se tromper et de réussir ses acquisitions.
Être en ligne avec son plan stratégique
Le premier point à prendre en compte est lié à sa gouvernance d’entreprise et à son plan de développement à moyen et long terme. Il est fondamental d’avoir une vision claire et de sélectionner des entreprises qui apporteront une réelle valeur ajoutée au groupe. En ce sens, il peut être plus simple de rechercher des entreprises proches de son secteur et dont on appréciera mieux les spécificités. Viendront ensuite d’autres considérations qui pourront intervenir : taille d’entreprise, santé financière, etc.
Proposer un projet gagnant pour toutes les parties
Ce point est fondamental et doit être abordé au plus tôt. En effet, réaliser une opération de croissance externe ne se résume pas à un simple rachat. Il est stratégique de proposer un projet gagnant pour tous : le cédant, l’acquéreur, les collaborateurs, les partenaires, les acteurs de la procédure collective en cas de difficulté dans l’entreprise, etc. Il faut donc communiquer de manière transparente et le plus tôt possible sur son projet. On notera enfin que dans certains cas, il peut être judicieux de communiquer avec les grands clients ou les principaux partenaires de la société cédante (notamment en cas de rachat suite à redressement judiciaire), qui pourront valider la pertinence du projet de l’acquéreur et le soutenir devant les tribunaux par exemple.
Ne pas mettre en péril son entreprise
Traduire son acquisition en termes financiers est incontournable. Il est important de garder raison et de ne pas mettre en péril son entreprise en dépensant des ressources considérables pour acquérir une société ou en sous-estimant les coûts nécessaires à sa parfaite intégration. En ce sens, une bonne évaluation des actifs, de la vraie valeur de l’entreprise ou encore, de sa capacité d’autofinancement est absolument nécessaire.
Réussir son intégration
Cette étape débute dès le rachat de l’entreprise. À ce stade, il faut se préoccuper de plusieurs éléments clés qui permettront de prendre de bonnes orientations et des actions concrètes vis-à-vis des clients, collaborateurs et partenaires. Il s’agit donc ici de mettre en exécution son plan stratégique et de créer les conditions du développement et de la rentabilité. Dans ce contexte, différentes approches sont possibles : nommer un comité de pilotage interne, s’appuyer sur les anciens managers, nommer un manager de transition, etc. Toutes les possibilités doivent être évoquées afin de mettre en place la plus adaptée et efficace. Une chose est sûre : dans ce schéma, il est important de positionner l’humain au centre de son projet et d’avoir une approche bienveillante avec les nouvelles équipes qui intègrent le groupe.
Ces différents points sont des éléments incontournables pour mener à bien ses opérations de croissance externe. Enfin, rappelons que les acquisitions contribuent à assurer le futur de nombre de collaborateurs et à donner un avenir à certaines entreprises qui n’en auraient pas. N’oublions pas que dans les cinq ans à venir, on estime que près de 100 000 entreprises françaises ne trouveront pas de repreneur. En ce sens, procéder à des acquisitions permet de jouer un rôle important en matière d’intérêt social, d’emploi, de compétitivité et de croissance durable.
Dominique Bayon, Président et Fondateur de Foliateam Group