Les femmes à la direction financière surpassent les indices boursiers

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L’étude « The Glass Chair », publiée par OneStream en août 2025, révèle que les entreprises ayant une femme au poste de directrice financière enregistrent en moyenne un rendement annuel dépassant de 0,2 point les indices de référence en Europe, au Royaume-Uni et aux États-Unis. Cependant, elles mettent plus de temps que leurs homologues masculins pour accéder au poste.

Finies les idées reçues sur la performance des femmes au poste de directrice financière (CFO) : l'étude « The Glass Chair » menée par OneStream auprès de 1 146 dirigeants financiers internationaux bouleverse la donne, car elle démontre que les entreprises avec les femmes au poste de CFO ont un rendement annualisé pour les actionnaires de 4,5 % en moyenne pendant leur mandat, soit plus de 0,2 % des références du secteur.

Mieux encore : les entreprises en difficulté constatent une hausse de 10 % de leurs performances après avoir nommé une femme à ce poste stratégique. Ces résultats confirment des tendances déjà observées par d’autres études, notamment celle de S&P Global Market Intelligence, qui avait relevé une rentabilité supérieure de 6 % et un rendement boursier accru de 8 % dans les deux ans suivant la nomination d’une femme CFO.

Un parcours plus long mais plus riche

Le rapport souligne toutefois une réalité persistante : les femmes mettent en moyenne trois ans de plus que leurs homologues masculins pour atteindre le poste de CFO. Ainsi, leur progression nécessite en moyenne 18 ans dans les entreprises du Fortune Global 500 et 20 ans dans celles du FTSE 100 pour atteindre cette fonction.

Cette différence s'explique en partie par des trajectoires professionnelles moins linéaires. Selon l'analyse LinkedIn intégrée à l'étude, 35% des femmes CFO du panel ont suivi des parcours atypiques, incluant des postes opérationnels ou transversaux en dehors des fonctions financières traditionnelles

Cet itinéraire diversifié confère cependant aux dirigeantes une vision plus globale de l’entreprise, renforçant leur capacité à allier stratégie financière, gestion des talents, gouvernance et innovation.

Pionnières de la transformation digitale

Autre enseignement fort de l’étude : les CFO féminines se distinguent par leur rôle moteur dans la transformation numérique. 83% d'entre elles estiment que l'automatisation, particulièrement l'intelligence artificielle, permet l'émergence de nouvelles expertises dans les fonctions de direction financière. Parallèlement, 75% identifient la littératie numérique et le leadership stratégique comme des compétences essentielles pour le CFO de demain.

Cette vision prospective contraste toutefois avec leur adoption actuelle des outils d'IA : seules 24% déclarent s'appuyer significativement sur ces technologies aujourd'hui, bien que 73% soient désireuses de développer leurs compétences en intelligence artificielle. Selon le rapport, cette lenteur d'adoption est due à leur prudence et leur préférence pour la transparence et la précision, des qualités qui manquent souvent aux outils d'IA génériques.

Par ailleurs,  selon l’étude « The Glass Chair », les CFO au féminin sont davantage susceptibles d'incarner les archétypes de « l'Architecte Stratégique » qui équilibre la planification à long terme avec le développement d'équipe, et du « Gardien Financier » qui met l'accent sur la transparence, la gouvernance et la gestion des risques.

Lever les freins pour accélérer la performance

Le rapport met enfin en lumière les obstacles structurels qui ralentissent encore l’ascension des femmes vers les postes de CFO : les ralentissements économiques perturbant les structures organisationnelles, la complexité des jeux politiques en entreprise, l'accès limité au mentorat, les défis de conciliation vie professionnelle / vie personnelle, et les lacunes de compétences au sein des équipes financières.

Pourtant, les données sont claires : favoriser l’accès des femmes aux postes financiers de direction ne relève pas seulement de l’équité, mais constitue un avantage compétitif tangible. Ainsi, la suppression de ces obstacles débloquent l'accès à des dirigeantes qui non seulement génèrent des rendements supérieurs, mais apportent aussi les compétences diversifiées nécessaires pour orienter la finance vers l'avenir.  

Comme le résume Pam McIntyre, vice-présidente senior chez OneStream : « Avancer les femmes dans les rôles de CFO, c’est accélérer l’innovation, renforcer la compétitivité et préparer la finance aux défis futurs. »

Samorya Wilson