Le think tank La Centrale 45-2, créé par Cegid, vient, avec l’AFEC, de publier son 5ᵉ rapport, ce 12 décembre, qui dresse un état des lieux sur les femmes dans l’expertise comptable et propose des solutions pour aider les cabinets à remédier à la persistance des inégalités.
Pour cette nouvelle édition de son rapport, la Centrale 45-2 s’est associée avec l’Association Femmes Experts-Comptables (AFEC), avec laquelle Cegid, l’éditeur des logiciels de gestion cloud, vient, par ailleurs, de signer un partenariat, pour analyser les évolutions du métier de l’expertise comptable en termes d’égalité Femme/Homme
Selon les auteurs du rapport, l’Expertise Comptable continue de se féminiser à l’instar des autres professions et des évolutions sociétales. Cependant, les femmes représentent un tiers des experts-comptables inscrits au Conseil de l’Ordre. Par conséquent, même si les progrès sont incontestables, la profession se doit de poursuivre et amplifier cette dynamique.
Des Chiffres clés significatifs
L’enquête relève que la profession comptable présente un paradoxe en matière de parité, car les femmes sont majoritaires parmi les collaborateurs, mais elles restent sous-représentées aux postes de direction et dans l’exercice libéral.
Ainsi, dès la formation initiale, on observe une forte présence féminine : en 2022, 44% des experts-comptables stagiaires étaient des femmes et en cabinet, elles sont représentées à 67%, contre 45% pour l’ensemble des emplois privés et publics.
Or, cette présence importante ne se traduit pas dans les postes d’encadrement et de direction, car seulement 22% des femmes salariées sont cadres, contre 43% chez les hommes. Quant aux experts-comptables inscrits, les femmes ne représentent que 31%.
S’agissant de la rémunération, sur l’ensemble de la branche cabinets d’experts-comptables, les femmes salariées gagnent en moyenne 25 % de moins que les hommes salariés. L’écart est de 18% sur la seule catégorie des cadres.
Pour les auteurs du rapport, « ces chiffres mettent en lumière le plafond de verre qui persiste dans la profession ».
Des différences selon la taille du cabinet
L’enquête souligne que ces chiffres globaux masquent toutefois des disparités significatives entre les cabinets de différentes tailles. Ainsi, les grandes structures sont proportionnellement plus nombreuses à compter des collaboratrices ayant réussi le DEC récemment : 39% des cabinets de plus de 50 salariés déclarent compter une salariée diplômée, contre seulement 5% des petits cabinets de 1 à 9 salariés.
S’agissant précisément de l’index d’égalité Femme/Homme, les grands cabinets se montrent aussi plus sensibilisés à cette question, car, 72% d’entre eux connaissent le dispositif, contre seulement 19% des petits cabinets. De même, 89% des grandes structures ont connaissance de l’accord de branche de 2013 sur l’égalité professionnelle, contre 59% des petits cabinets
Des pistes d’action pour améliorer la situation
Les auteurs proposent d’adapter l’organisation du travail en mettant en place le télétravail et des horaires flexibles pour faciliter l’équilibre vie professionnelle/vie personnelle.
Ils préconisent également d’accompagner la parentalité en organisant un entretien avant le départ en congé maternité pour examiner les besoins d’aménagement du temps de travail en retour de congé ainsi que le maintien la rémunération intégrale pendant le congé maternité (au-delà du plafond de la Sécurité sociale).
Ils invitent aussi les cabinets à favoriser l’évolution professionnelle des collaboratrices en instaurant des programmes de mentorat.
Ils conseillent aussi de sensibiliser l’ensemble des équipes aux enjeux de l’égalité professionnelle et communiquer sur la politique d’égalité du cabinet auprès de tous les collaborateurs.
La fixation d’objectifs chiffrés de mixité aux différents niveaux hiérarchiques, avec des indicateurs, fait également partie des recommandations.
De plus, le rapport conseille aux cabinets de valoriser leur engagement, notamment en participant à des prix/labels sur l’égalité professionnelle et en communiquant les actions mises en place auprès des clients et candidats.
En définitive, Sophie Coudré, Présidente de l’Association Femmes Experts-comptables, rappelle à la profession que « L’égalité hommes-femmes n’est pas uniquement un impératif moral, c’est aussi un enjeu stratégique pour les cabinets d’expertise comptable. Intégrer pleinement les femmes à tous les niveaux de la profession constitue un levier essentiel de performance, d’innovation, et de responsabilité sociétale (RSE). »
Samorya Wilson
