Alors que les entreprises françaises disposent habituellement de quatre à cinq mois de liquidités, près de 10 000 disposent de moins de trente jours de trésorerie, leur permettant de faire face aux besoins les plus urgents.
Selon le cabinet Altares, si 10 000 défaillances d'entreprises ont été artificiellement évitées au premier semestre, plus de 60 000 sont attendues entre juin 2020 et juin 2021. Pour les TPE-PME durement impactées par le manque d'activité consécutif à la crise sanitaire, les prochaines semaines seront décisives. Face à un tel constat, quelles armes ont-elles à leur disposition pour limiter les risques de liquidation judiciaire ?
Solliciter des aides publiques
Fonds de solidarité, prêt de trésorerie garanti par l'Etat (PGE), report de paiement des factures, remise d'impôts... Plusieurs dispositifs existent, développés par le gouvernement ou les collectivités (se renseigner auprès de son département, sa région, son intercommunalité). Attention, certaines aides fixent une date limite, mieux vaut se pencher sur le sujet rapidement...
Scruter son assurance
La garantie de perte d'exploitation ne pourra pas s'appliquer dans 93 % des cas d'après le gendarme des assurances, les assureurs arguant du fait que la pandémie ne fait pas partie des cas couverts. Relire son contrat d'assurance peut s'avérer utile pour déceler d'éventuelles clauses contestables. A noter, plusieurs organismes d'assurance ont mis en place des indemnisations exceptionnelles pour leurs assurés.
Penser à la procédure de sauvegarde
Dispositif méconnu mais salvateur, la procédure de sauvegarde permet au dirigeant de rester aux commandes tout en bénéficiant de l'aide de la justice. Facilitée dernièrement par des ordonnances gouvernementales, elle offre concrètement la possibilité à une entreprise de geler son passif pour en étaler le paiement sur une durée de dix ans maximum.
« Les aides de l'Etat ont joué un rôle important pour éviter de nombreuses faillites jusqu'ici mais la situation reste fragile pour bon nombre de TPE-PME et les principales difficultés sont devant nous » commente Philippe Wagner, Co-Fondateur de Captain Contrat. « Les dirigeants des TPE-PME manquent de temps et ne connaissent pas toutes les aides existantes, ne savent pas si et comment ils peuvent les solliciter. De même pour des solutions comme la procédure de sauvegarde particulièrement méconnue et qu'il faut pouvoir lancer impérativement avant une situation financière trop dégradée. Nous recevons de nombreux appels de chefs d'entreprise qui cherchent des solutions et notre recommandation est de ne surtout pas attendre pour entamer des démarches, d'anticiper. Le soutien de l'Etat va rester essentiel pour les prochains mois mais il ne sera pas éternel, les entrepreneurs doivent profiter de ce à quoi ils ont droit aujourd'hui et ne pas s'isoler pour trouver des solutions pour demain et éviter les faillites. »