La parité, clé de la réussite des entreprises ?

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Au lendemain de la Journée internationale des femmes, la profession comptable a organisé un débat sur la parité comme vecteur de succès pour les entreprises.

La parité constitue aujourd’hui un enjeu central dans l’écosystème économique. En témoigne dernièrement l’index d’égalité femmes-hommes qui s’est élargi depuis le 1er mars 2020 aux entreprises d’au moins 50 salariés. Bien consciente de cela, la profession du chiffre a organisé le 9 mars 2020 une table ronde sur le thème : « La parité est-elle la clé de votre réussite ? » Ce rendez-vous était proposé à l’initiative de Sandrine Cohen-Solal, Présidente de la commission Femmes de l’OEC Paris IDF et Françoise Savés, à la tête de l’association Femmes experts-comptables.

Instaurer des quotas dans les conseils d’administration

S’est notamment exprimée lors de cet événement la femme politique Marie-Jo Zimmermann, qui est à l’origine de la loi Copé-Zimmermann sur les quotas dans les conseils d’administration. L’ancienne députée est revenue sur la genèse de ce texte clé qui a permis de faire bouger les lignes en matière de parité dans la sphère économique.

Pour rappel, la loi Copé-Zimmermann impose depuis 2017 un plancher de 40 % de femmes parmi les administrateurs des sociétés. Ce dispositif est particulièrement stratégique car « le conseil d’administration est le cœur battant d’une entreprise » observe Marie-Jo Zimmermann. « C’est ici que les grandes directives sont prises. C’est ici également qu’il est possible d’élaborer une politique sur l’égalité entre les femmes et les hommes » poursuit-elle.

Aujourd’hui, la loi Copé-Zimmermann est effectivement appliquée dans les structures qui étaient visées lors de sa publication, à savoir les sociétés cotées et les entreprises d’une certaine dimension (au moins 500 salariés et 50 millions d’euros de chiffre d’affaires ou de total de bilan). « En 2017, 80 % des entreprises atteignaient les 40 % » se réjouit Marie-Jo Zimmermann. « Ont alors émergé dans la société des femmes extrêmement compétentes qui étaient auparavant dans l’ombre la plupart du temps. » La loi et les quotas ont ainsi amorcé une dynamique permettant de « booster » les initiatives en matière de parité.

« Une demi-victoire plus qu’un demi-échec ! »

Des efforts restent à fournir néanmoins. L’exigence d’égalité professionnelle n’imprègne pas encore totalement l’entreprise. Les quotas permettent d’installer progressivement une vision dans le top management. Mais celle-ci tarde parfois à rayonner dans toutes les strates des organisations. C’est pourquoi d’autres outils ont été mis en place, comme par exemple l’index d’égalité femmes-hommes institué par la loi Avenir professionnel et qui attribue à chaque entreprise concernée une note sur 100 établie sur des critères tels que les écarts de rémunération selon le genre.

« Ma plus grande frustration est que la loi n’a pas suffisamment ruisselé sur la politique d’égalité dans l’entreprise » conclut ainsi Marie-Jo Zimmermann. « Mais parallèlement, au niveau de la société, je pense qu’il y a aujourd’hui non seulement une prise de conscience mais aussi une mauvaise conscience lorsque l’on omet d’appliquer une politique d’égalité. C’est donc une demi-victoire plus qu’un demi-échec ! »

Hugues Robert (@HuguesRob)