Michel Gire, Associé Fondateur de GMBA, nous présente son entreprise, sa stratégie et ses projets de développement dans une profession du chiffre en pleine mutation technologique. GMBA est le cabinet d’audit et d’expertise comptable qui « murmure à l’oreille des dirigeants » !
Pouvez-vous nous présenter GMBA ?
GMBA est un cabinet d’expertise, audit et conseil que nous avons créé à trois, avec Pascal Maulard, Alain Boudot et moi-même, il y a plus d’un quart de siècle maintenant. Nous l’avons créé en quittant une structure qui est devenue aujourd’hui Mazars. GMBA signifie Gire, Maulard, Boudot et Associés.
Désormais, nous comptons 12 associés et environ 140 personnes. Nous sommes sur une tendance de 14 millions de chiffre d’affaires.
Pour situer l’esprit de GMBA, j’ai pour habitude de dire que nous sommes dans notre cœur de cible tant que « nous murmurons à l’oreille des dirigeants ». Voilà notre définition de la PME. C’est cette relation qui nous intéressait et qui a motivé notre départ de Mazars. Nous étions plutôt dévolus aux grands comptes alors que ce qui nous plaisait, c’était d’accompagner les chefs d’entreprise, les créateurs. Ce n’est pas la même chose que d’être principalement en relation avec les services comptables et financiers d’une organisation. Bien sûr, nous avons également des clients de taille importante pour des missions très spécifiques.
Au fil du temps, nous avons créé un certain nombre de savoir-faire sectoriels dans le domaine de l’innovation et des startups, dans le secteur artistique et culturel au sens large, dans l’économie sociale et solidaire, le monde associatif, les fonds de dotation – en lien avec notre propre démarche de responsabilité sociétale des organisations – et enfin, à l’international, tant en réceptif – nos clients sont alors des filiales en France de groupes étrangers – qu’en accompagnement sur des questions sociales et fiscales liées à la mobilité, à la TVA, au prix de transfert, etc.
Nous présentons également des savoir-faire métiers : l’audit et l’expertise comptable bien entendu, le conseil, mais aussi la fiscalité, le social RH, le juridique… Ces prestations prennent place dans une offre globale qui correspond à la demande de nos clients. Ce développement sur une offre globale est un véritable axe stratégique pour nous.
Quelle est la vision de GMBA ?
Nous avons un plan d’actions qui reprend la vision que nous avons de notre métier. Nos objectifs en découlent. Nous avons défini ce qui nous constitue, notre ambition et notre promesse avec des mots simples qui sont : utiles, proches et engagés.
Ces trois termes fonctionnent tant à l’externe qu’en interne. Nous avons pour ambition d’être utiles à nos clients car là se trouve le sens de l’action. Et pour être utile, il nous semble qu’il faut être proche et engagé. Cela se décline aussi pour nos équipes. Nous intégrons par exemple beaucoup de jeunes qui passent leur diplôme d’expertise comptable et nous les accompagnons dans leurs études. Nous développons une vraie proximité avec nos équipes. C’est infiniment riche au plan humain.
Nous avons défini collectivement un ensemble de valeurs. C’est indispensable pour soutenir une vision. Ces valeurs sont la responsabilité, le respect, l’esprit collectif, l’engagement, la confiance et la reconnaissance.
Ces valeurs nous guident depuis bien longtemps. Cela fait dix ans maintenant que nous sommes engagés dans une démarche de responsabilité sociétale des organisations, dite RSO. Nous avons été le premier cabinet labellisé Lucie, qui est une référence en matière de RSO, fondée sur la norme ISO 26 000.
Quels sont les projets du cabinet pour l'avenir ?
Nos projets répondent aux objectifs définis dans notre plan d’actions.
Le premier consiste à renforcer notre offre de services et créer de la valeur. Notre profession est en pleine mutation technologique. Nous allons connaître un retournement très important de nos activités. La robotisation concerne l’audit, le métier classique d’intégration des données, la paie également. Les outils numériques vont se perfectionner encore et encore, de plus en plus rapidement. A un horizon de 5 à 10 ans, le chiffre d’affaires lié à notre cœur de métier va considérablement s’évaporer. Il est donc nécessaire d’être à l’écoute de nos clients pour identifier leurs besoins. Ils sont notre première richesse. Nous avons beaucoup à leur apporter. Nous sommes identifiés comme un partenaire incontournable. Il faut garder cette position et pour cela, nous devons diversifier notre offre de services.
Cela prend plusieurs formes. Nous avons une ligne de services conseils. Nous proposons par exemple des diagnostics 360° pour faire un tour d’horizon complet de l’entreprise avec ensuite, des propositions d’améliorations ciblées. Cela fonctionne plutôt bien. L’offre globale connaît également beaucoup de succès car elle correspond à une vraie demande des clients.
Notre deuxième objectif est d’approfondir l’approche sectorielle dont nous avons pu constater la pertinence. Nous souhaitons développer les quatre niches dans lesquelles nous sommes engagés. Un troisième objectif est de favoriser l’innovation : être une organisation en mouvement, en veille, agile. Cela suppose bien entendu de disposer de la bonne technologie pour gagner du temps au profit du conseil et de l’accompagnement par exemple. Un autre objectif est de poursuivre notre développement dans le cadre d’une démarche RSO.
Enfin, un objectif important, qui fait également notre singularité, est de transmettre le cabinet de telle manière qu’il demeure indépendant, qu’il reste une PME d’entrepreneurs au service d’entrepreneurs et que dans cette phase de transmission, nous achevions notre mutation du « modèle cabinet libéral » au « modèle entreprise ».
Pour rester à taille humaine tout en ayant des moyens importants, nous faisons partie d’un ensemble plus grand, un réseau tant national qu’international mais qui permet l’indépendance. Nous venons de quitter un réseau intégrateur : Baker Tilly International, pour un réseau plus ouvert : Allinial Global International. Par ailleurs, notre réseau national a changé de nom : il est passé de Baker Tilly France à Walter France.
Propos recueillis par Hugues Robert