Chakib Hafiani : « L’expert-comptable aide les associations à disposer d’une information financière juste, fiable et régulière »

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chakib-hafo-okA l’occasion du 12ème Forum National des Associations et des Fondations qui a eu lieu à Paris le 18 octobre 2017, Chakib Hafiani, Président du Comité Secteur non-marchand au Conseil Supérieur de l’Ordre des experts-comptables, a accepté de répondre aux questions du Monde du Chiffre.

Quel est selon vous le rôle de l’expert-comptable dans les associations ?

Le rôle de l’expert-comptable dans les associations est premièrement de les aider à établir les comptes et mettre en place le système d’information au sein du groupement. C’est le rôle principal de l’expert-comptable. Du moins, c’est ainsi que les associations le perçoivent. L’expert-comptable aide les associations à disposer d’une information financière juste, fiable et régulière.

Ensuite, l’expert-comptable est un professionnel du quotidien. Il accompagne ainsi les associations sur d’autres volets, par exemple pour la recherche de financements, pour l’établissement de dossiers d’appel à proposition, pour établir des partenariats ou bien encore, des mécénats d’entreprise…

Cet accompagnement au quotidien vise au développement et à la pérennisation des associations pour les aider à obtenir la surface financière requise afin de mener à bien leur action et leur objet associatif.

L’Ordre des experts-comptables invite les professionnels du chiffre à se spécialiser. Selon vous, la spécialisation dans le monde associatif est-elle une démarche intéressante pour un expert-comptable ?

L’Ordre des experts-comptables est l’Ordre de tous les experts-comptables, qu’ils soient spécialisés ou non. Néanmoins, l’Ordre investit dans les outils et la formation pour que les consœurs et les confrères qui sont intéressés par l’économie sociale et solidaire en général, et les associations en particulier, puissent trouver les espaces d’acquisition de compétences, d’expérience, de savoir-faire pour les mettre au service du monde associatif.

Ensuite, il leur revient de s’investir et de passer du temps dans le secteur associatif afin de monter encore en compétence, devenir disponible et acquérir les connaissances spécialisées. En effet, nos clients, les associations, souhaitent un accompagnant qui ait la culture de l’économie sociale et solidaire – c’est tout d’abord un état d’esprit – mais également les compétences techniques appropriées pour ce secteur.

L’Autorité des Normes Comptables travaille actuellement sur une modernisation du droit comptable applicable aux associations, plus précisément le règlement CRC 99-01. Quel est votre point de vue sur ce changement : « évolution ou révolution » ?

Ce ne sera pas une révolution. C’est une évolution dans le sens où les exigences envers le monde associatif ont augmenté. Auparavant, les dons étaient effectués par sympathie. Aujourd’hui, ils sont faits par efficacité. Et cette efficacité doit pouvoir être mesurée. Comment la mesurer ? Par des données chiffrées, comptables mais également par d’autres données qui ne sont pas comptables.

La réforme de la règlementation comptable des associations intègre cette exigence d’efficacité pour que les financeurs, les bénévoles, les cotisants au monde associatif trouvent les moyens d’avoir un retour d’information sur les utilisations des fonds mis à la disposition de l’association. La sympathie n’exclut pas en effet l’exigence dans le rapportage financier ! C’est cet enjeu qui est intégré dans l’évolution de la règlementation comptable des associations. C’est un enjeu de transparence et de confiance envers les parties prenantes du projet associatif.

Propos recueillis par Hugues Robert

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