Phillippe Arraou : "Il sera de plus en plus difficile pour un cabinet isolé de supporter les investissements nécessaires pour réaliser la transition numérique"

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philippe-arraouPhilippe Arraou, qui est passé de la présidence de l'Ordre des Experts-Comptables à celle du directoire de BDO France, a accepté de répondre aux questions du Monde du Chiffre.

Pourquoi avoir choisi de rejoindre BDO France ?

Nos métiers – l’audit comme l’expertise comptable – vont être bouleversés par la révolution numérique : il sera de plus en plus difficile pour un cabinet isolé de supporter les investissements nécessaires pour réaliser cette transition (technologies, formation…). BDO, qui conjugue les ressources d’un réseau international présent dans 160 pays et la flexibilité de ses 45 bureaux en France, a la capacité de relever ce défi. C’est un groupe qui connaît une croissance rapide et qui a réussi en 10 ans, sous l'impulsion de Michel Léger, à créer un modèle singulier, fondé sur une forte coopération entre associés dans toute la France, ce qui permet de proposer des services étendus, de la TPE aux grands comptes.

Quelle orientation envisagez-vous pour BDO France comme futur président du directoire ?

La croissance de BDO doit se poursuivre grâce à quatre principaux leviers : la croissance externe afin d’améliorer notre couverture géographique, sur un schéma original respectant l’identité de chacun ; le développement du conseil, ce qui passe par l’arrivée de nouvelles compétences ; la transition numérique, déjà avancée chez BDO avec plus de 3 000 clients connectés à un espace collaboratif ; le développement à l’international avec une accélération des échanges entre la France et l’étranger, facilités par les 1 400 bureaux BDO à travers le monde.

Le prochain congrès de l’Ordre des experts-comptables est centré sur les missions de conseil de l’expert-comptable, en complément de ses missions traditionnelles. Quel est votre regard sur cette thématique, notamment en tant qu’ancien président de l’Ordre ?

J’ai la faiblesse de penser que c’est une thématique essentielle, pour l’avoir moi-même proposée en tant que Président de l’Ordre ! Mieux servir les clients revient à « être de plus en plus expert, et de moins en moins comptable ». Et au-delà de l’expertise, apporter le maximum de valeur ajoutée en analysant (et en anticipant) les besoins des entreprises, dans de nombreux domaines de leur activité : autrement dit, créer des cabinets « full service ». L’avenir de la profession est de s’impliquer davantage dans les affaires de nos clients. Chez BDO, nous avons intégré dans notre offre de services l’optimisation de la trésorerie et du cash, les acquisitions ou transmissions, la gestion de patrimoine haut-de-gamme, les enjeux sociaux et le conseil en ressources humaines, etc. L’expert-comptable, par sa position de tiers de confiance, a beaucoup à apporter aux dirigeants sur toutes ces problématiques.

Propos recueillis par Hugues Robert

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