Virginie Roitman : "L’expert-comptable est un peu le médecin généraliste du chef d’entreprise."

Interviews
Outils
TAILLE DU TEXTE

virginie-roitmanSix questions à Virginie Roitman, expert-comptable et commissaire aux comptes (92), rapporteur adjoint du 70ème Congrès.

Votre fait d’arme ?

J'avais 33 ans et j'étais diplômée depuis 3 mois, quand mon père est mort d'une crise cardiaque. Du jour au lendemain, j'ai dû reprendre ses 3 cabinets. Être propulsée chef d’entreprise m’a un peu donné l’impression d’être jetée dans une piscine sans bouée ! J’ai dû m’adapter très vite, rattraper en quelques années les 45 années d’expérience de mon père, gagner la confiance des clients, faire face aux banquiers qui n’ont pas eu peur de me demander, deux semaines après l’enterrement, ma caution perso sur les découverts autorisés…

Une anecdote originale sur votre cabinet ?

Il y a trois ans, j’ai décidé d’installer le cabinet dans un ancien atelier polymécanique, à Montrouge. C’est un très bel espace, lumineux et chaleureux. Beaucoup de clients nous disent que « ça ne ressemble pas du tout à un cabinet d’expertise comptable ». Mais j’espère bien que dans quelques années, plus personne n’imaginera son expert-comptable dans un bureau austère et encombré.

Comment définiriez-vous votre métier ?

J’aime bien dire que l’expert-comptable est un peu le médecin généraliste du chef d’entreprise. Nous sommes présents au quotidien pour les conseiller, leur proposer des solutions concrètes, quelle que soit leur problématique — une recherche de financement, un changement de cap pour leur entreprise…—, les orienter vers les bons spécialistes quand il faut…

Qu’est-ce qui vous a donné envie de devenir expert-comptable ?

Sans hésiter, mon père, pour qui j’avais beaucoup d’admiration. Dès l’âge de 7 ans, je répétais que je voulais devenir expert-comptable, « comme papa ».

Et demain ?

Le numérique va révolutionner notre métier, notre façon de travailler. Je rêve du jour où on pourra envoyer via smartphone à nos clients les chiffres clés de leur activité le 4 du mois suivant, avec une application super simple et intuitive. En plus des liasses fiscales, on pourra enfin être dans la projection immédiate et concrète et jouer pleinement notre rôle de conseil.

Le secret de votre réussite ?

Ne pas avoir peur de déléguer. J’arrive aujourd’hui à travailler 35h par semaine, quand la génération précédente en faisait plutôt 70 ! Cela suppose bien sûr d’avoir des collaborateurs compétents, formés régulièrement, et d’avoir un bon sens de l’organisation.

A propos

francilien-90Cet article provient du numéro 90 du Francilien, la revue des experts-comptables région Paris Ile-de-France. 

 






Les Annuaires du Monde du Chiffre