Les résultats d'une enquête exclusive de Denjean & Associés, réalisée fin juin 2017.
CONTEXTE ET MÉTHODOLOGIE
- Six semaines après l’accession d’Emmanuel Macron à la présidence, et juste après la confirmation de la majorité obtenue par son parti aux législatives, Denjean & Associés a souhaité connaître l’opinion des décideurs financiers de sociétés sur les mesures du programme présidentiel destinées aux entreprises. Nous avons choisi de nous concentrer sur les propositions susceptibles de concerner directement les décideurs financiers, et les sociétés de toutes tailles.
- Population interrogée : les décideurs financiers de TPE (moins de 2 millions d’euros de CA), PME (2 à 50 millions d’euros de CA), ETI (50 millions à 1,5 milliard d’euros de CA) et grandes entreprises (plus de 1,5 milliard d'euros de CA).
- 112 décideurs financiers ont répondu à l’intégralité des questions, en qualité soit de directeur financier d’entreprise, soit de président, vice-président, directeur général ou gérant.
- L’enquête s’est déroulée du 16 au 28 juin 2017, en ligne. Denjean & Associés a élaboré le questionnaire et confié le traitement de l’étude à l’institut MRCC.
QUELQUES ENSEIGNEMENTS CLÉS DE L’ENQUÊTE
Une perception positive du contexte économique et du contexte financier pour les entreprises à fin juin 2017
Sondés sur leur perception du contexte économique actuel, 81% des décideurs financiers l’estiment "plutôt favorable", et 1% "très favorable". Ils voient également d’un bon œil le contexte financier pour les entreprises : 69% le jugent "plutôt favorable" et 4% "très favorable". "Nous avions posé ces deux mêmes questions aux décideurs financiers d’entreprises en janvier 2014. Le contraste des réponses à trois ans et demi d’intervalle est sidérant, souligne Thierry Denjean, président de Denjean & Associés. Début 2014, 56 % des sondés estimaient la conjoncture économique en France 'plutôt défavorable', et 36% 'très défavorable', soit un total de 92% d’opinions négatives… Et le contexte financier inquiétait au plus haut point les décideurs : nous avions recueilli 89% d’opinions négatives, dont 56% de décisionnaires qui jugeaient notre environnement financier 'très défavorable" aux entreprises !'"
Transformation du CICE en allégement pérenne de cotisations sociales, vote d’une loi sur le droit à l'erreur : des mesures plébiscitées !
Nous avons demandé aux décideurs financiers de se prononcer sur les mesures du programme présidentiel portant sur la transformation du CICE en allégement pérenne de cotisations sociales, et sur le vote d’une loi sur le "droit à l'erreur".
Les répondants étaient invités à classer chaque proposition dans l’une des catégories suivantes : "Bonne mesure, qui concerne notre entreprise" ; "Bonne mesure, qui ne concerne pas notre entreprise" ; "Mauvaise mesure, qui concerne notre entreprise" ; "Mauvaise mesure, qui ne concerne pas notre entreprise".
- L’idée de transformer le CICE en allégement pérenne de cotisations sociales fait la quasi-unanimité parmi les décideurs financiers : 93% d’entre eux la voient d’un œil favorable. Et 6 décideurs sur 10 estiment qu’elle peut bénéficier directement à leur entreprise.
- La proposition de promulguer une loi sur le "droit à l'erreur", quant à elle, fait carrément un carton ! Pratiquement tous les décideurs (96%) la considèrent comme une bonne mesure, et 8 décideurs sur 10 estiment qu’elle bénéficiera directement à leur société… "Cet enthousiasme n’a rien d’étonnant pour quiconque connaît la vraie vie des entreprises, commente Thierry Denjean. La façon dont l’administration française considère les entreprises, en partant du principe qu’un entrepreneur peut être un fraudeur en puissance, constitue à la fois une énorme erreur d’appréciation et un obstacle majeur au développement des entreprises dans notre pays. L’immense majorité des dirigeants de sociétés ne souhaitent qu’une chose : pouvoir développer leur activité et embaucher, en respectant la loi ! Si le nouveau gouvernement est capable de faire passer ce message auprès de l’administration, ce sera un excellent 'choc de compétitivité' pour l’économie française…. "
Impôt sur les sociétés : une forte adhésion aux propositions présidentielles…
Le programme Macron comporte trois mesures concernant l’impôt sur les sociétés (IS). La première est franco-française : elle vise à réduire le taux d’IS dans notre pays jusqu’à la moyenne européenne de 25%. Les deux autres se situent dans le cadre européen : le nouveau président ambitionne de rechercher une harmonisation des assiettes de calcul et une convergence des taux de l’IS au niveau de l’Union Européenne. Chacune de ces propositions recueille une forte adhésion des décideurs financiers d’entreprise, avec une note moyenne supérieure à 8 sur 10.
… et une grande confiance dans la capacité du nouvel exécutif à les mettre en œuvre d’ici à la fin du quinquennat d’Emmanuel Macron
C’est une déclaration de foi : 85% des décideurs estiment qu’Emmanuel Macron tiendra sa promesse concernant le taux de l’IS, et réussira à ramener ce dernier à 25% d’ici à la fin du quinquennat. Quatre répondants sur dix pensent même que cet engagement deviendra réalité au cours des deux prochaines années. Concernant l’harmonisation des assiettes de calcul et la convergence des taux d’IS au sein de l’UE, deux-tiers des décideurs estiment que des progrès auront été réalisés d’ici à 2022. "Au vu de l’expérience passée, ces chantiers européens s’annoncent d’une redoutable complexité, analyse Thierry Denjean. Faire un pas dans la bonne direction représente une prouesse ! Le fait que les deux-tiers des décideurs jugent le nouveau pouvoir capable de relever ce défi témoigne là aussi d’une grande confiance."
Une note moyenne globale de 7,5 sur 10 pour les mesures Macron à destination des entreprises
Pour finir, les décideurs étaient conviés à noter globalement les mesures présidentielles à destination des entreprises, sur une échelle allant de 0 à 10. La moitié des sondés ont attribué aux propositions Macron une note supérieure ou égale à 8, et 72% une note supérieure ou égale à 7. La note moyenne atteint 7,5 sur 10.
"Dans son ensemble, notre enquête montre que les décideurs financiers d’entreprises se réjouissent des mesures annoncées par Emmanuel Macron, et qu’ils croient dans la capacité du nouveau président à les mettre en œuvre. Maintenant, c’est à lui de leur prouver qu’ils ont raison de lui faire confiance", conclut Thierry Denjean.