Les 4 et 5 décembre 2017 a eu lieu le Salon Transfair de la transmission d’entreprise au Palais Brongniart à Paris.
Chaque année, c’est plus de 185 000 entreprises qui sont candidates à la reprise en France. Mais seulement 75 000 d’entre elles changent effectivement de main…
Partant, le Salon Transfair 2017 de la transmission d’entreprise, qui a eu lieu les 4 et 5 décembre au Palais Brongniart à Paris, s’est efforcé d’apporter clés et outils aux professionnels souhaitant céder ou reprendre une entreprise. Le but : faire monter les statistiques, optimiser la réussite des transmissions d’entreprise afin de fluidifier le marché et la circulation des valeurs au bénéfice à terme de la croissance et de l’emploi. Mais Transfair, c’est également un point de rencontre et de convivialité pour les professionnels : entrepreneurs aguerris, jeunes pousses ou autres startupers… sans oublier les accompagnants, rouages essentiels des transmissions d’entreprise : experts-comptables, commissaires aux comptes, avocats, notaires et conseillers des Chambres de commerce et d’industrie…
Ces derniers étaient présents lors du Salon Transfair notamment pour répondre aux problématiques techniques qui entourent les opérations de ventes d’entreprise : audit d’acquisition, financement, accompagnement juridique et fiscal, anticipation de la cession à moyen terme…
La plénière d’ouverture du Salon Transfair 2017 : Zoom sur la question du juste prix d’une entreprise
La question de la valeur et du prix est bien entendu au centre de toute transmission d’entreprise. Aspect particulièrement ardu et sensible… Savoir évaluer le juste prix d’une entité est d’autant plus délicat à l’heure où la nouvelle économie et les mutations territoriales peuvent en quelques mois faire gagner ou perdre de la valeur aux sociétés.
La plénière d’ouverture du Salon Transfair 2017 s’est attardée sur ces questions avec des retours d’expériences de repreneurs d’entreprise et d’accompagnants, dont l’expert-comptable et commissaire aux comptes Olivier Salustro, Président de la CRCC de Paris. Des éléments de réponse ont été fournis pour piloter la valorisation.
A commencer par une bonne nouvelle : cette fin d’année 2017 marque (en même temps que la légère relance de l’économie) un marché de la reprise extrêmement favorable, une tendance vertueuse qui devrait se poursuivre en 2018. Visibilité retrouvée, trésoreries reconstituées, banques à nouveau disponibles… Olivier Salustro de préciser à cet égard : « Nous sommes revenus aux niveaux de valorisation de 2008. »
Plus concrètement, les débats ont abordé la notion de prix finançable comme critère essentiel d’évaluation des entreprises : à côté d’approches techniques comme celle des comparables ou du DCF (discounted cash flows), le prix finançable apparaît comme une sorte de « juge de paix » aux termes d’Olivier Salustro, dans le cadre des pourparlers, qui correspond prosaïquement à l’apport du repreneur, doublé de ce que l’entreprise est en mesure de libérer en termes de trésorerie, afin de rembourser sa dette d’acquisition.
Morceaux choisis, Transfair 2017 « Etre au prix du marché, c’est être à un prix finançable par l’acquéreur. » « Surestimer la valeur de son entreprise de plus de 15 ou 20 % est la meilleure façon de lui faire perdre de la valeur en décourageant les acquéreurs. D’ailleurs, un bon professionnel du rapprochement refusera de prendre le mandat d’une entreprise surestimée de plus de 20 à 25 %. » « Il importe de confronter le plus tôt possible son prix « psychologique » avec la valorisation d’un professionnel. Attention, accepter le prix de marché demande parfois du temps… » |
L’avocat Jean-Louis Medus a également fait le point sur la fameuse Flat Tax qui devrait modifier en profondeur la fiscalité des cessions d’entreprise en 2018. Tel fut d’ailleurs le thème retenu le lendemain pour la plénière de clôture du Salon Transfert 2017.
Hugues Robert