D’après l’enquête de Xerfi, l’IA permet aux cabinets de conseil d’améliorer significativement leur productivité en automatisant des tâches à faible valeur ajoutée, telles que la collecte de données, le reporting et les diagnostics préliminaires. Cette automatisation remet en question le modèle pyramidal traditionnel des cabinets, fondé sur une forte proportion de consultants juniors. Selon l’étude, la montée en compétences de ces jeunes recrues pourrait être freinée, car elles auront moins d’occasions de se former sur des missions techniques de base, désormais prises en charge par l’IA.

Le consultant augmenté : un impératif stratégique selon Xerfi

Face à ces bouleversements, Xerfi met en avant le concept de « consultant augmenté », un professionnel capable de conjuguer expertise métier et maîtrise des outils d’IA. Selon l’étude, cette nouvelle approche est essentielle pour maintenir la pertinence des cabinets face à des clients toujours plus exigeants en matière de solutions intégrées et innovantes.

L’institut d’études insiste sur la nécessité d’une montée en compétences des consultants, qui doivent désormais développer un profil hybride, combinant analyse stratégique et utilisation avancée des technologies d’IA. Xerfi estime que cette transition nécessitera d’importants investissements en formation et en accompagnement pour assurer une adoption efficace de ces outils.

Un défi majeur pour les cabinets de taille intermédiaire

L’étude Xerfi met en garde contre les difficultés que l’IA pourrait engendrer pour les cabinets indépendants et de taille intermédiaire. Investir dans des solutions d’IA propriétaires et sécurisées représente un coût élevé, que ces structures ne peuvent pas toujours assumer. À l’inverse, recourir à des solutions IA publiques expose à des risques de confidentialité et de cybersécurité, un enjeu particulièrement critique dans le secteur du conseil.

Par ailleurs, Xerfi prévoit une pression accrue sur les prix des prestations, car les clients chercheront à récupérer une partie des gains de productivité générés par l’IA. Ainsi, le modèle de facturation actuel, basé sur le taux journalier moyen, pourrait devenir obsolète. Xerfi anticipe une évolution vers des modèles axés sur la valeur générée, tels que l’engagement au résultat ou des forfaits définis en fonction d’objectifs précis.

Au final, les auteurs de l’étude considèrent au final que les cabinets intermédiaires pourraient tirer parti de leur agilité pour se différencier, en proposant des services spécialisés axés sur l’IA ou en adoptant des modèles tarifaires innovants, comme l’engagement au résultat.

Vers une concentration du marché autour des grands cabinets

L’un des constats majeurs de l’étude Xerfi est la probable concentration du marché du conseil autour des acteurs capables d’investir massivement dans l’IA. Les cabinets les plus avancés sur ces technologies cherchent à se positionner comme interlocuteurs uniques pour leurs clients, en offrant des solutions globales combinant intelligence artificielle et excellence opérationnelle.

Selon Xerfi, cette évolution pourrait marginaliser les cabinets plus modestes et redéfinir les frontières entre conseil en stratégie et transformation, ces deux domaines ayant tendance à fusionner sous l’effet de l’IA.

Si l’intelligence artificielle constitue une révolution pour le secteur du conseil, l’étude Xerfi met en évidence l’impératif d’adaptation pour les cabinets. Ceux qui sauront tirer parti de cette technologie pourraient non seulement renforcer leur compétitivité, mais également redessiner en profondeur le rôle du conseil en entreprise.