Femmes experts-comptables : comment ont-elles géré la crise ?

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Dominique Druon, Présidente du cabinet de conseil en gouvernance Aliath, invitée par la Présidente de l’association Femmes experts-comptables Françoise Savés, a présenté jeudi 23 juillet les résultats d’une enquête menée auprès des femmes de la profession du chiffre sur la manière dont elles ont géré la crise. Si beaucoup d’éléments sont encourageants, la plupart des répondantes font aussi part d’une période extrêmement stressante et difficile.

L’association Femmes experts-comptables a mené une enquête flash juste après la crise du coronavirus. Un questionnaire a été envoyé à toutes les femmes de la profession, qui ont pu y répondre entre le 12 juin et le 10 juillet. Au total, 250 réponses ont été recueillies. Concernant le profil des répondantes, elles viennent principalement (plus de 50 %) de petits voire très petits cabinets.

Des points positifs et beaucoup d’enseignements à tirer de la crise

Les répondantes ont estimé tout d’abord que la crise avait changé leur manière de travailler sur certains points, à commencer par la digitalisation des cabinets et le télétravail. Elles ont d’ailleurs estimé que la crise avait eu l’effet d’un accélérateur important sur ces questions.

Autre point positif : le rapport des femmes experts-comptables aux chefs d’entreprise. Les répondantes ont estimé que cette épreuve avait renouvelé et renforcé la confiance que pouvaient leur porter leurs clients. Ils ont même pu leur découvrir des qualités qu'ils ignoraient jusque-là : agiles, déterminées, excellentes techniciennes, engagées.

Dominique Druon explique ainsi que c’est « une opportunité pour capitaliser sur cette relation de confiance, instaurer un nouveau mode opératoire auprès des clients, avec une feuille de route, des objectifs stratégiques et moyen terme, en sortant du quotidien ». Elle propose à ce titre, notamment, de « travailler son image et son impact, ainsi que sa communication ».

Généralement, la crise a aussi permis de mettre au jour certains process, de revoir l'organisation interne du cabinet ou encore, le management. Une répondante abonde en ce sens : « La crise nous a obligé à hiérarchiser les tâches par importance, répondre aux clients en temps réel, ne pas nous laisser submerger et formaliser davantage. »

Pour autant, cette période a également apporté son lot de stress, de surdose de travail et des difficultés à équilibrer sa vie personnelle ou familiale avec la vie professionnelle.

Une période de « sur-sollicitation » pour les femmes experts-comptables

Dominique Druon évoque une période de « sur-sollicitation » entre d’un côté, le stress et la quantité de travail à fournir et de l’autre, la vie familiale et ses obligations, qui pèsent en moyenne, encore aujourd'hui, davantage sur les femmes. Pour Dominique Druon, concrètement, les femmes ont dû alterner les rôles d’expert-comptable, d’institutrice, de ménagère et de cuisinière...

Compliqué aussi de séparer correctement vie professionnelle et personnelle lorsque l'on travaille tous les jours chez soi et que les clients sont parfois tentés d’appeler à des heures tardives. Une des répondantes confirme : « Le télétravail rend difficile l'organisation de la vie professionnelle et de la vie personnelle. » Une autre évoque un « transfert de stress » des clients sur elle.

Le conseil final de Dominique Druon aux femmes de la profession est donc clair : il faut désormais partir en vacances et se reposer. C’est impératif selon elle pour repartir sur de bonnes bases à la rentrée et capitaliser sur tous les éléments positifs que la crise a pu apporter sur le plan professionnel.

Raphaël Lichten

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