La direction administrative et financière à temps partagé est une belle opportunité de missions pour les experts-comptables. Mais quels sont les besoins concrets des entreprises en la matière ? Anne-Laure Bernaert, dirigeante de CapSud Performance, est intervenue à ce sujet lors d’une soirée organisée le 4 juin 2019 par le Club DAF externalisé de l’OEC Paris IDF.
Migrer vers la direction financière à temps partagé en tant qu’expert-comptable ? Oui, mais encore faut-il connaître la demande du marché… Anne-Laure Bernaert, elle-même DAF externalisée et dirigeante de la société de conseil CapSud Performance, s’est exprimée sur ce point lors d’une conférence du Club DAF externalisé de l’OEC Paris IDF mardi 4 juin 2019.
Donner de la visibilité au chef d’entreprise pour l’aider à « garder le cap »
Selon elle, le rôle du directeur financier à temps partagé est d’aider l’entrepreneur à construire un point de vue plus distancié sur son business afin qu’il puisse in fine prendre de meilleures décisions. Tels seraient les besoins exprimés en pratique par les dirigeants : souvent la tête dans le guidon, sollicités de toutes parts et soumis à un stress considérable au quotidien, ils sont en demande d’une information structurée et distanciée, leur ouvrant du champ sur leur activité.
Il s’agit de « donner de la visibilité pour les aider à garder le cap », souligne Anne-Laure Bernaert. Les entrepreneurs souhaitent également développer avec leur prestataire « une relation de business partner » ; ils veulent une personne « à qui ils peuvent confier leurs problématiques et laquelle va leur fournir des analyses et des chiffres factuels, précis, sur lesquels étayer leurs décisions ».
Comprendre, analyser, synthétiser et prévoir
De manière plus concrète, les attentes des chefs d’entreprise se structurent autour de quatre piliers.
En premier lieu, comprendre. « Les entrepreneurs ont vraiment besoin que l’on rentre dans le détail et que l’on comprenne bien leur activité » estime Anne-Laure Bernaert.
Ensuite, analyser : le DAF externalisé doit « mettre les mains dans le cambouis » et proposer à son client « des éléments factuels mais déjà digérés ». Puis synthétiser. Sur ce point, l’information vaut le détour pour les experts-comptables : « les chefs d’entreprise ont horreur des tableaux de chiffre ». Le rôle du DAF est alors de « condenser et agréger les données » faisant par ailleurs œuvre de pédagogie.
Enfin, quatrième exigence, et la plus importante : prévoir ! Les entrepreneurs ont plus que jamais besoin de prévisions sur leur activité, et celles-ci découleront assez naturellement de la bonne conduite des trois premières étapes… L’anticipation et la prévision apparaissent ainsi comme les points d’orgue de la démarche du DAF externalisé.
Hugues Robert