La RSE est aujourd'hui un enjeu central pour les entreprises et les professionnels du chiffre. Or la technologie peut aider les organisations à avancer sur ce sujet. C'est notamment la promesse vendue par la nouvelle plateforme abCSR. Son directeur général et cofondateur Olivier Brongniart a accepté de répondre à nos questions.
Pouvez-vous nous présenter la start-up abCSR ?
abCSR met à la disposition des experts-comptables et des cabinets de conseil en RSE une plateforme qui permet d’évaluer la performance RSE des entreprises, en s’appuyant sur des données comptables et sociales, assurant ainsi une objectivité et une auditabilité totale des indicateurs. Nous déclinons notre offre en fonction des enjeux des entreprises. Une TPE de type commerce ou artisan peut réaliser un rapport comportant 6 indicateurs simples et permettant d’initialiser une démarche. Une TPE plus importante peut disposer d’une évaluation alignée sur l’ISO 26000 comportant 15 indicateurs. Une PME à dimension nationale accédera quant à elle à un rapport de plus de 35 indicateurs et enfin, une ETI disposera d’une évaluation sur environ 50 indicateurs.
abCSR s’adresse avant tout aux TPE-PME. La question de la RSE concerne également cette taille d’entreprise ?
Il faut comprendre que l’économie française est composée très largement de TPE-PME, malgré l’image rapportée par les médias. L’atteinte des objectifs de développement durable au niveau national n’est tenable qu’en embarquant ces entreprises dans une démarche RSE, c’est notre mission. Par ailleurs, les clients de ces entreprises sont des grands groupes ou des institutions publiques qui imposent un reporting RSE important à travers les démarches d’achats responsables. Le sujet de la marque employeur, ou plus simplement de l’attractivité vis-à-vis notamment des jeunes collaborateurs, n’est pas qu’un problème de grande structure. Enfin, nous commençons à travailler avec les établissements bancaires pour utiliser notre notation pour donner accès à des produits financiers « responsables » plus avantageux pour les TPE et PME.
Dans quelle mesure la technologie peut aider les organisations à avancer sur ce sujet de la RSE ?
La technologie, depuis l’invention de la roue, est un moyen pour accélérer et faciliter le travail humain. Dans notre cas, le traitement d’une importante quantité de données permet de calculer des indicateurs qui rendent possible un diagnostic rapide de la performance RSE d’une entreprise et ensuite, le lancement d'actions concrètes et mesurables. Ainsi, nos partenaires peuvent poser un diagnostic précis sur une entreprise en 24 heures.
Dans le cas d’abCSR, concrètement, quelle technologie proposez-vous aux entreprises ?
Il s’agit d’une plateforme web qui intègre les données comptables et sociales de l’entreprise, qui les interprète via des algorithmes avancés et produit ensuite un rapport complet.
Vous avez réalisé récemment une levée de fonds auprès notamment de cabinets d’expertise comptable. Un mot à ce sujet ?
Le projet de levée de fonds était important pour abCSR, afin d’accélérer notre développement, que ce soit d’un point de vue commercial ou technologique. Mais au-delà de la dimension financière, notre objectif était que cette levée soit cohérente avec notre projet d’entreprise et renforce sa gouvernance. Ainsi, le fait d’avoir des actionnaires qui sont avant tout des partenaires, nous permet de tracer une trajectoire beaucoup plus sûre, durable j’oserais dire ! Nous avons ainsi lancé une gouvernance intégrant nos parties prenantes externes, avec des commissions sur des sujets aussi importants que la RSE et la réglementation associée, l’innovation et les technologies ou encore les métiers de l’expertise comptable.
Quels sont vos projets de développement pour mobiliser encore davantage la technologie au service de la RSE ?
Nous avons plusieurs ambitions. Début 2024, la plateforme permettra aux entreprises de piloter leurs actions RSE. Mais nous allons aussi renforcer le contenu technologique avec notamment plus d’IA et l’orientation vers des approches de type data lake.
