Baromètre cabinet ARC / IFOP : un état des lieux positif sur les délais de paiement

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Comme tous les ans depuis 2011, le cabinet de juristes d’affaires ARC et l’IFOP publient leur baromètre concernant les délais de paiement. Pour la 9ème édition de l’enquête, 500 entreprises de 50 salariés et plus ont été interrogées entre le 10 et le 23 septembre 2019.

Les délais de paiement au cœur des enjeux du monde de l’entreprise

Il ressort des résultats de l’enquête que les délais de paiement constituent une problématique centrale dans le monde de l’entreprise. 96 % des dirigeants pensent que le non-respect des délais de paiement met en danger la santé des entreprises, pouvant aller jusqu’au dépôt de bilan. Ils doivent donc être érigés en critère central pour le fondement de la confiance inter-entreprise : 87 % d’entre elles pensent qu’il faut que les pratiques en matière de délais de paiement soient prises en compte comme critère pour déterminer la notation d’une entreprise par les agences et 74 % jugent que les délais de paiement clients-fournisseurs doivent devenir une donnée obligatoire du rapport RSE.

Des craintes et rapports de force persistants

S’ils représentent un enjeu conséquent, les délais de paiement sont aussi problématiques car au cœur des relations entre les entreprises. Les résultats de l’enquête montrent que 78 % des sociétés ne réclament pas de frais de relance par crainte de détériorer la relation commerciale avec leurs clients.

Mais ces délais mettent également en lumière des jeux de rapport de force : 58 % des dirigeants pensent que les grandes entreprises respectent moins bien les délais de paiement que les petites et moyennes. Dans les faits, le rapport de force se joue à tous les niveaux et les PME entre elles opèrent des délais plus importants que ceux pratiqués vis-à-vis des grandes entreprises. L’enquête observe que les retards de paiement les plus conséquents concernent les relations de PME à PME (12,3 jours) et les grandes entreprises vis-à-vis des PME (9,2 jours).

Solutions : état des lieux et propositions

Concernant le volet préventif, les résultats du baromètre mettent en exergue un paradoxe : 8 % des entreprises consultent le site de la DGCCRF avant l’ouverture d’un compte client mais 65 % des dirigeants pensent qu’il est possible de réduire les délais de paiement en publiant les noms des entreprises sanctionnées pour retard de paiement sur la base d’informations légales.

Les solutions de recouvrement sont quant à elles assez critiquées dans le monde de l’entreprise. En pratique, elles sont 16 % à utiliser l’affacturage classique et 82 % à juger cette pratique trop coûteuse pour être rentable. Concernant le prêt inter-entreprises, elles sont 75 % à juger qu’il risque d’engendrer une relation de dépendance. Enfin, 69 % d’entre elles considèrent que l’affacturage inversé collaboratif dans le secteur public, prévu dans la loi PACTE, restera inefficace sur les délais de paiement dans les marchés publics car coûteux pour le fournisseur et complexe à mettre en place.

Mais d’autres solutions sont regardées avec plus de confiance par les dirigeants, comme la dématérialisation des factures entre entreprises du secteur privé : 66 % d’entre eux jugent qu’elle aura un effet positif sur la réduction des délais de paiement, une part en augmentation depuis trois années consécutives. Ils sont par ailleurs 57 % à considérer que la disposition sur les deux nouvelles mentions légales à porter sur les factures, entrée en vigueur au 1er octobre 2019, va réduire les litiges et ainsi diminuer les retards de paiement.

Des perspectives enthousiasmantes

Le baromètre met en évidence une baisse généralisée des retards de paiement. « En 2019, le retard moyen diminue et les tendances s’inversent. Alors qu’en 2018 les retards de plus de trente jours augmentaient, cette année ceux-ci diminuent de façon importante et ce sont les retards de un à dix jours qui repartent à la hausse. Cela peut notamment s’expliquer par une pratique du name and shame plus systématique et la publication des premières amendes dont le plafond est aujourd’hui de deux millions d’euros » déclare Denis Le Bossé, Président du cabinet ARC. Le retard de paiement moyen pour les PME atteint un niveau correct comparé aux sept dernières années (10,9 jours contre 14,5 en 2017 par exemple). Même constat pour le retard de paiement moyen des grands comptes qui atteint son niveau le plus bas depuis 2015 pour une moyenne de 8,9 jours.

Une certaine confiance en l’avenir chez les entreprises interrogées émane également des résultats puisque 68 % pensent que la situation économique française des six prochains mois ne va pas vraiment changer et 44 % anticipent une croissance de leur activité sur la même période.

Alice Magar