Les levées de fonds sont quasiment devenues un rite incontournable de la start-up. Selon le « Baromètre EY du capital-risque en France en 2018 », elles ont atteint chez les startups françaises 3,624 milliards d’euros, soit une hausse de 41 % par rapport à 2017. Voici quelques conseils pour en organiser une.
« Le marché est énorme et le fait d'aller vite limite le risque de voir des concurrents se lancer. Ce qu'on a fait en trois ans nous aurait pris neuf ans sans lever des fonds », expliquait Thomas Rebaud dans Les Echos le 18 juin dernier. Le PDG de Meero confiait alors lever pas moins de 205 millions d’euros afin de faire fructifier sa start-up. Pour beaucoup, cette ouverture aux investisseurs représente un moment charnière dans la croissance de l’entreprise mais les élus ne sont pas si nombreux. Il convient donc de s’armer de détermination pour ce long parcours.
L’indispensable opération de charme envers les investisseurs
Sans investisseurs, pas de levée de fonds. Pour séduire ceux qu’on surnomme parfois les « business angels », il convient de maîtriser à la perfection ses pitchs. Réciter un discours par cœur ne suffira pourtant pas. Il faut se montrer convaincant quant au potentiel de la start-up qui ne doit manquer que d’argent pour se réaliser. Le projet doit être chiffré sans être ni survalorisé ni sous-valorisé.
Afin d’augmenter ses chances d’aboutir au coup de foudre, identifier et choisir ses investisseurs peut s’avérer payant. L’investisseur idéal apportera à la fois des fonds mais également un réseau et une expertise du secteur. « Vous avez aussi intérêt à bien connaître vos investisseurs parce qu’après la levée de fonds, ce sont eux qui vont constituer un board stratégique et vous permettre d’accéder à des avantages concurrentiels (réseau, outils…) », conseille Benoît Blancher, Fondateur d’Equisense, dans Les Echos.
Une fois la curiosité des investisseurs piquée, l’entrepreneur doit faire preuve de réactivité et de ténacité, sans étouffer l’étincelle. Lorsqu’ils étudient le projet, les investisseurs peuvent avoir besoin d’informations complémentaires qu’il faudra fournir très rapidement. Ils peuvent également être ravis de savoir que la start-up a connu une quelconque amélioration. Il est conseillé en outre de soigner l’analyse juridique afin de prouver son sérieux.
Les formalités à prévoir pour parfaire la relation
Un accord de confidentialité est bienvenu afin de conserver le secret de la négociation. Puis viennent la lettre d’intention et le nouveau pacte d’actionnaires. Ils doivent reprendre précisément les conditions à la fois financières et juridiques de la levée de fonds. Le second document sera plus détaillé que le premier. Dans le même temps, les bulletins de souscription doivent être remis aux investisseurs afin qu’ils les complètent.
Une fois les bulletins récupérés, la banque sera en mesure de délivrer un certificat du dépositaire constatant la réalisation des souscriptions. Un procès-verbal de constat de l’opération attestant de la modification des statuts devra alors être émis par la société.
Une fois tout ce parcours accompli, il ne reste que les formalités administratives à effectuer. Il faut alors enregistrer les statuts, s’acquitter de l’obligation de publication dans un journal d’annonces légales et enregistrer le formulaire Cerfa M2 au greffe du tribunal de commerce compétent.
L’aventure de la levée de fonds peut être fastidieuse et il est nécessaire d’avoir à l’esprit qu’elle ne constitue pas un passage obligé.
Louise Jammet