Charles-René Tandé : « L’expert-comptable permet au chef d’entreprise de grandir, raisonnablement, par étape »

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sde-20186-charles-ren-tandLe Salon des entrepreneurs a eu lieu les 7 et 8 février 2018 au Palais des Congrès de Paris. Cet événement majeur de l’entrepreneuriat s’est ouvert sur un débat : « Génération entrepreneurs : même pas peur ! » Le Président de l’Ordre des experts-comptables Charles-René Tandé s’est exprimé à cette occasion pour présenter la profession du chiffre et son apport en termes d’accompagnement et de conseil aux chefs d’entreprise.

Le Palais des Congrès de Paris a accueilli les 7 et 8 février 2018 la Salon des entrepreneurs. Lors du débat d’ouverture, les animateurs Arnaud Le Gal et Jean-Louis Picot, rédacteurs en chef respectivement des Echos et du Parisien Eco, ont interrogé Charles-René Tandé, Président du Conseil supérieur de l’Ordre des experts-comptables, sur le rôle des professionnels du chiffre à l’égard des chefs d’entreprise.

Charles-René Tandé, pouvez-vous définir le rôle des experts-comptables, sachant que votre métier a beaucoup évolué ces dernières années ?

Oui, l’expert-comptable est bien souvent perçu comme celui qui va accompagner les entrepreneurs au niveau des comptes annuels, de la liasse fiscale, des obligations déclaratives, etc.

Il est nécessaire de répondre à ces obligations. Mais à côté, le rôle de l’expert-comptable est d’accompagner le chef d’entreprise lors de la création de sa structure – il est vrai qu’il est complexe de choisir le bon statut fiscal, social… – et également par la suite, dans la croissance.

L’expert-comptable va permettre au chef d’entreprise de grandir, raisonnablement, par étape. Oui, l’entrepreneur doit voir grand et il est vrai que le champ a été élargi avec internet notamment. Et donc, aujourd’hui, ce que nous proposons souvent, ce sont des diagnostics des différentes fonctions d’entreprise car au fur et à mesure que celle-ci grandit, il y a tout à mettre en place : le système des ressources humaines, la fonction achat, la fonction banque, le système d’information… A toutes ces étapes de l’entreprise, l’expert-comptable est présent.

Pour l’intégration du numérique également ?

Le numérique bien évidemment. Il est nécessaire de se poser régulièrement les bonnes questions. C’est ainsi que l’entrepreneur va franchir chacune des étapes.

Certains échouent. A la limite, c’est n’est pas grave. Il faut rebondir derrière. C’est cela qui est important, cette possibilité de rebondir.

Mais si en amont, analyse est faite régulièrement de la situation de l’entreprise dans ses différentes fonctions, je pense que l’on accompagnera bien mieux la création et le développement des structures.

Et s’agissant du conseil ?

Ce qui me frappe, c’est l’insuffisance de consommation de conseil en France. Le marché du conseil en France, c’est quatre fois moins qu’en Allemagne et trois fois moins qu’en Angleterre.

Nos entreprises n’ont pas suffisamment la culture d’avoir recours au conseil. Et sur ce point, je ne parle pas uniquement des experts-comptables mais de l’ensemble des différents spécialistes qui accompagnent les entreprises. C’est une faiblesse chez nous (…).

Et sur la reprise d’entreprise, c’est un sujet important pour les experts-comptables…

C’est essentiel. Cela représente des milliers d’entreprises. Il y a un renouvellement naturel de l’entrepreneuriat par les départs à la retraite. Mais nous constatons hélas qu’un certain nombre d’entreprises ne survivent pas finalement au départ à la retraite du dirigeant.

Il y a là un vrai travail à effectuer en amont pour préparer la transmission et trouver le bon repreneur.

Propos recueillis par Hugues Robert

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