Télétravail et avantages, nouveaux leviers d’attractivité des employeurs face aux incertitudes liées à la pandémie

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Le cabinet de recrutement Robert Half a publié son Guide des salaires 2021. Cette nouvelle édition, intégrant les répercussions de la pandémie de Covid-19, révèle une inquiétude croissante des employeurs français concernant leur capacité à retenir les talents.

Si les tendances de rémunération apparaissent encore stables, les marges de manœuvre se réduisent dans un contexte d’incertitude persistant. Pour fidéliser et attirer les talents, les entreprises se tournent désormais vers de nouveaux avantages et une flexibilité accrue, notamment avec le télétravail.

Salaires et primes se maintiennent face à la pandémie

Même en cette période de hausse du chômage, l’étude de Robert Half révèle que plus de trois quart des entreprises françaises (76 %) proposent des rémunérations équivalentes ou supérieures à celles de la période pré-pandémie. Parmi les cadres dirigeants interrogés, quatre sur dix (43 %) affirment que les salaires ont été maintenus au même niveau depuis le début de la pandémie de Covid-19 et un tiers (33 %) constate une augmentation de la rémunération de base. La majorité des cadres dirigeants (57 %) estime que les salaires resteront stables en 2021, 24 % pensent qu’ils seront revus à la hausse.

De même, les primes sont encore, en grande majorité, versées cette année. Plus de la moitié des cadres dirigeants interrogés (59 %) disent verser des primes d’un montant équivalent ou supérieur à celles de la période pré-Covid tandis que 34 % offrent des primes moins élevées que l’année dernière.

Fait notable, le travail à distance exerce un impact plus important qu’auparavant sur le niveau de salaire des nouvelles recrues : les entreprises déclarent désormais évaluer la rémunération qu’elles proposent en fonction soit de leur emplacement géographique (26 %), soit de celui du candidat (34 %), soit d’une combinaison des deux (37 %).

La capacité à retenir les talents, source d’inquiétude grandissante

Les employeurs se disent néanmoins confrontés à une liste de préoccupations sans cesse croissante. Ils redoutent notamment de voir partir leurs employés les plus performants, plus que jamais indispensables à l’entreprise dans le contexte de crise. Parmi les 300 cadres dirigeants interrogés en France, une écrasante majorité (90 %) se dit inquiète que leur entreprise ne soit pas capable de retenir ses meilleurs employés, plus de la moitié des sondés (53 %) se disant même très inquiets. Signe d’une incertitude grandissante et de marges de manœuvre se réduisant, 39 % des dirigeants évoquent la crainte de voir leurs concurrents chasser leurs talents ayant des compétences rares et recherchées.

« De nombreux salariés ont assumé davantage de responsabilités pendant la pandémie. Ils ont acquis de nouvelles compétences et tiré parti des derniers mois pour réévaluer leurs priorités de carrière. Ils sont aujourd’hui plus informés que jamais de ce que valent leurs compétences sur le marché du travail et des tendances actuelles en termes de rémunération. Pour espérer les retenir ou les recruter, les employeurs ont intérêt à suivre régulièrement les tendances de salaires, être en mesure d’agir rapidement et savoir négocier efficacement » analyse Olivier Gélis, District Director de Robert Half France.

De nouveaux avantages pour renforcer l’attractivité et fidéliser

La pandémie de Covid-19 est aussi en train de refaçonner les programmes d’avantages offerts aux salariés. Près des deux tiers des cadres dirigeants interrogés (62 %) offrent de nouveaux avantages depuis le début de la pandémie. Répondant à des besoins exprimés par les salariés en télétravail prolongé, près de la moitié d’entre eux (45 %) proposent désormais des indemnités pour l’équipement professionnel à domicile (45 %) et près d’un tiers une assistance pour la garde d’enfants (32 %). Ressources de soutien psychologique et programmes de bien-être sont également mis en place par 39 % et 28 % des employeurs respectivement. Enfin, 31 % offrent des jours supplémentaires de congé parental.

Télétravail et horaires flexibles : nouveaux « must » pour les entreprises

Le maintien d’un bon équilibre entre travail et vie privée est aussi une priorité post-confinement. 70 % des cadres dirigeants s’engagent dorénavant à offrir des possibilités de télétravail dans un horizon proche. Des politiques de flexibilité – permettant aux salariés d’organiser leur journée ou semaine de travail comme ils le souhaitent – sont en place dans 66 % des entreprises, les sondés privilégiant également la semaine de travail comprimée (53 %) et les mesures permanentes de temps partiel (46 %).

« Si les salaires demeurent le levier d’attractivité principal des employeurs, les avantages tels que l’accès à des activités de bien-être, les possibilités de télétravail et d’horaires flexibles ainsi qu’un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, figurent tous au sommet de la liste des nouvelles attentes des candidats » explique Olivier Gélis, District Director de Robert Half France. « L’instabilité économique actuelle risquant de perdurer encore un certain temps, même la perspective d’un gel des salaires au cours des prochains mois pourra être acceptée si les dirigeants réussissent à proposer des avantages qui correspondent aux attentes et créent de la valeur pour les salariés. »