Normes environnementales : les entreprises exaspérées par l'inflation normative

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Alors que le Salon International de l’Agriculture ouvre ses portes le samedi 24 février, la Confédération des PME exprime le malaise grandissant des entrepreneurs confrontés à une avalanche de normes environnementales. Si ces directives sont perçues comme nécessaires pour s'adapter à la transition climatique, leur accumulation rapide suscite frustration et inquiétude. Les dirigeants réclament des mesures plus pragmatiques et accessibles pour accélérer la transition écologique et reconnaître pleinement les bénéfices économiques du développement durable.

La prolifération des normes environnementales n'est pas passée inaperçue aux yeux des entreprises. Une enquête de la Confédération des PME (CPME) réalisée auprès de 1 418 dirigeants du 26 octobre au 20 novembre dernier, révèle que pas moins de trois quarts des dirigeants interrogés sont préoccupés par cette inflation normative. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : plus d'un entrepreneur sur trois se heurte à des difficultés dans la gestion des déchets (38%), tandis que près d'un quart se trouve confronté à des restrictions concernant l'usage de la ressource en eau.(23%)

Parmi les nouvelles règles suscitant des craintes, celles relatives à la responsabilité élargie du producteur (REP) occupent une place de choix. En effet, nombreuses sont les entreprises qui estiment qu'elles sont purement et simplement inapplicables dans leurs secteurs respectifs. De plus, les obligations en matière de transparence, notamment liées aux exigences de notation extra-financière (CSRD), sont également source d'inquiétude pour une part significative des chefs d'entreprise (48%).

Pourtant, malgré ces préoccupations, les entrepreneurs restent conscients de l'importance du développement durable pour l'avenir de leur activité. Si un tiers des dirigeants interrogés reconnaissent la possibilité de réaliser des gains de productivité grâce à des pratiques plus respectueuses de l'environnement, seuls 23% considèrent que cela peut constituer un avantage concurrentiel. En outre, seulement 7% des dirigeants voient dans le développement durable un moyen de sécuriser leur approvisionnement en intrants.

Face à ce constat, la CPME plaide pour la mise en place de mesures incitatives plus simples et plus accessibles. En tête de liste figure « suramortissement vert », une déduction fiscale complémentaire pour les investissements exceptionnels dans des équipements respectueux de l'environnement, proposée par la CPME. Cette mesure, immédiatement mesurable et dépourvue de paperasse administrative, suscite l'adhésion de 60% des PME interrogées.

 

Arnaud Dumourier