Comment optimiser son manque de trésorerie : cinq conseils d’expert-comptable pour passer l’été en toute sérénité

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Avec la crise sanitaire liée au Covid-19, les commerces comme les entreprises ont été mis à rude épreuve. Comment composer dès lors avec une trésorerie souvent réduite au minimum après ce long ralentissement des affaires ? Céline Dargent, expert-comptable et commissaire aux comptes associée chez Sadec Akelys, livre cinq conseils aux entrepreneurs pour éviter les défaillances.

1) L’action commerciale

Bien surveiller ses comptes clients et avoir recours au recouvrement des créances commerciales est crucial pour la trésorerie d’une entreprise. En effet, les impayés et les factures en souffrance pèsent lourd sur le manque de trésorerie. Encadré par la loi, le recouvrement de créances consiste à utiliser tous les moyens afin d’obtenir d’un débiteur le paiement de la créance due.

2) La masse salariale : décaler le paiement des cotisations patronales auprès de l’Urssaf

C’est une pratique courante à laquelle peut avoir recours tout dirigeant qui éprouve des difficultés. Pour bénéficier du report, il suffit de remplir un formulaire de demande préalable. En l’absence de réponse de l’Urssaf sous 48 heures, cette demande est considérée comme acceptée et les cotisations qui ne seront pas payées seront alors automatiquement reportées.

3) La négociation avec sa banque, le recours à l’affacturage et l’assurance-crédit

Très souvent, les dirigeants de PME se tournent vers leur banque alors qu’ils ont déjà des difficultés de trésorerie et qu’il est déjà presque trop tard. Toujours dans l’idée d’anticiper les défaillances, les dirigeants de PME en difficulté peuvent se tourner vers leur banque ou des sociétés spécialisées d’affacturage qui permettent le financement des factures émises. Ils peuvent également céder leurs créances et ainsi se protéger contre les risques d’impayés de leurs clients.

4) L’opportunité de compléter son PGE

Toute entreprise dont la trésorerie a été impactée par l’épidémie de Covid-19 peut demander un prêt garanti par l’Etat (PGE) et ce, jusqu’au 31 décembre 2021. Ce que les dirigeants savent moins, c’est qu’une fois le PGE souscrit, ils peuvent également le compléter (jusqu’à trois mois de chiffre d’affaires, soit 25 % du CA ou deux ans de masse salariale pour une entreprise en création ou innovante) afin de faire face à des dépenses non anticipées (paiement des taxes, achat de fournitures...) et éviter ainsi de puiser dans une trésorerie déjà affaiblie par un début d’année complexe.

5) La possibilité de saisir la Commission départementale des chefs des services financiers (CCSF)

En cas de difficulté à régler une échéance fiscale ou sociale, la CCSF peut être saisie. Les entreprises peuvent bénéficier de ce dispositif sous réserve d’être à jour de leurs obligations déclaratives et de paiement de la part salariale. Le dirigeant doit alors constituer un dossier exposant les difficultés de son entreprise qui sera examiné par la Commission (en lien avec chaque comptable ou organisme chargé du recouvrement des créances publiques). Celle-ci établira ensuite un plan de règlement échelonné des dettes fiscales et sociales.

« Pour accompagner les clients qui présentent une trésorerie fragilisée par le ralentissement commercial de ce début d’année, la plus-value de l’expert-comptable consiste à réaliser en premier lieu un plan de trésorerie. Puis, en fonction des résultats, nous allons proposer différentes actions à nos clients. Ces dernières restent confidentielles, ce qui garantit aussi une certaine sérénité au dirigeant. Les actions menées permettront justement de sécuriser la trésorerie pour assurer les règlements courants tels que les salaires ou encore les factures des fournisseurs... » précise Céline Dargent.