Une étude publiée le 10 juillet dernier par le groupe SVP, une société de conseil accompagnant les décideurs et les cabinets d’expertise comptable, révèle que si les DAF adoptent à majorité l'intelligence artificielle, ils l’utilisent plus lentement que les autres décideurs de l’entreprise.
Pour la deuxième édition de son baromètre de son baromètre annuel, le groupe SVP a interrogé plus de 500 décideurs français sur l’intégration de l’IA générative au sein des entreprises, en focalisant notamment sur les directions administratives et financières (DAF).
L’étude souligne que depuis le lancement de ChatGPT et la démocratisation rapide de l’IA générative à la fin 2023, l’écosystème a évolué à grande vitesse. Les auteurs notent une adoption sensiblement accélérée indiquant que 64% des répondants ont déjà utilisé l’IA au moins une fois. Chez les DAF, ce taux s’établit à 41%, reflétant une utilisation moindre que dans les directions juridiques (58%) ou RH (44%), mais un progrès notable par rapport à l’année précédente.
Un usage croissant, mais encore nuancé
Pour les directions administratives et financières, l’IA générative occupe une place croissante, bien qu’encore limitée en profondeur. Selon l’enlquête, l’exploitation de ces outils concerne surtout « des tâches simples, apportant un gain de temps immédiat sans nécessiter de préparation, de formation ou de prise de risque ». Les DAF privilégient notamment :
- la rédaction automatisée d’emails, de courriers et de comptes-rendus,
- la production de synthèses ou de résumés,
- l’aide à la recherche d’informations réglementaires ou fiscales,
- quelques missions d’analyse, de génération de documents ou d’optimisation de reporting.
Formation, sécurité et… potentialités
Si l’intérêt est manifeste, l’appropriation reste freinée par le manque de formation spécialisée en IA. Le sondage a relevé « un véritable besoin de formations en la matière » pour transformer les usages d’automatisation basiques en déploiements plus stratégiques et spécifiques. Autre préoccupation majeure chez les DAF : l’encadrement de la sécurité des données. La mise en place de protocoles de contrôle et de surveillance est en tête des mesures jugées prioritaires pour sécuriser et structurer l’adoption de l’IA au sein de la fonction financière.
Des bénéfices avant tout humains et organisationnels
Contrairement à certaines idées reçues sur l’automatisation, l’étude SVP montre que la crainte d’une réduction d’effectifs liée à l’intégration de l’IA reste très minoritaire chez les DAF (5%). Les impacts recherchés concernent avant tout la montée en compétence des collaborateurs (33%), l’évolution des processus, la gestion du temps et la valorisation des tâches. Pour 26% d’entre eux, l’objectif principal est l’amélioration de la productivité et l’automatisation des tâches répétitives.
Vers une maturité progressive
L’attitude générale vis-à-vis de l’IA générative s’est nettement améliorée en un an : 64% des DAF y voient désormais une opportunité, contre 52% lors de la précédente enquête. Reste à transformer l’essai en approfondissant l’intégration, via plus de formations, un cadre sécurisé et la mise en avant de cas d’usages à forte valeur ajoutée.
En conclusion, les résultats du baromètre SVP dessinent une trajectoire claire : après une phase de découverte achevée, l'IA générative entre dans une période de déploiement plus large et structuré. Avec la mise en place du cadre législatif européen et la multiplication des solutions spécialisées, les directeurs financiers disposent dorénavant des clés pour franchir le pas.
Samorya Wilson