La 9ᵉ édition du « Panorama annuel des cessions & acquisitions de PME » vient d’être publié par In Extenso Finance et Epsilon Research le 19 mai dernier. Les résultats mettent en lumière un retour en force du marché Small Cap en France en 2024. Dans un climat économique instable, le segment des entreprises valorisées entre 1 et 50 millions d’euros affiche une hausse spectaculaire de 27 % des opérations, portée par des facteurs structurels et une forte résilience régionale et sectorielle.
Malgré une instabilité politique persistante, la dégradation de la note souveraine française et des incertitudes fiscales, le marché français du M&A Small Cap a démontré une résilience exceptionnelle, selon le "Panorama annuel des cessions & acquisitions de PME", d'In Extenso Finance, un cabinet de conseil en stratégie et ingénierie financière. Ainsi, en 2024, 1 080 opérations ont été recensées, avec une progression de +27 % par rapport à 2023, dépassant même les sommets post-Covid de 2021.
D’après le sondage, ce rebond s'explique par plusieurs facteurs : le rattrapage des transactions reportées en 2023, la stabilisation des taux d’intérêt, la moindre sensibilité du segment aux chocs économiques, et la vague de départs en retraite des dirigeants de PME, qui multiplient les opportunités de transmission.
Des régions en pleine effervescence
Les auteurs du panorama estiment que la hausse du volume de transactions touche presque toutes les régions françaises. L’Île-de-France conserve sa première place, avec 460 opérations en 2024 contre 343 en 2023 (+117 deals), représentant 38 % du total national.
L'axe Paris-Lyon concentre désormais 50,4% des deals avec 618 opérations recensées.
La région PACA occupe la troisième place du podium, suivie par les Pays de la Loire, l'Occitanie, les Hauts-de-France et, fait notable, le Grand Est qui enregistre cette année un nombre exceptionnellement élevé de transactions.
La Nouvelle-Aquitaine, malgré un léger recul, conserve une place importante dans le paysage M&A français.
BTP et TMT en tête des secteurs en croissance
Les secteurs les plus porteurs en 2024 sont le BTP, qui enregistre une croissance impressionnante de +163 %, notamment grâce au second œuvre, et les TMT (Technologies, Médias, Télécommunications), qui cumulent 371 deals.
Les secteurs de la santé, des services, de l’agroalimentaire, de l’énergie, des biens de consommation et de la distribution affichent également des performances solides. Seul le transport reste en retrait, souffrant de difficultés structurelles.
Les acquéreurs français dominent le marché
Le sondage relève qu'en 2024, les entreprises non cotées ont réalisé 72 % des acquisitions, qu’elles soient indépendantes ou soutenues par des fonds d’investissement (qui représentent 17 % des opérations, en légère baisse par rapport à 2023). Les sociétés cotées, quant à elles, ne pèsent plus que 6 % des deals.
Autre tendance notable : la prédominance des acquéreurs français, qui représentent 88 % des transactions, avec une forte hausse des deals intra-régionaux (33 %).
À l’international, États-Unis et Allemagne sont à égalité, suivis par l’Italie, tandis que la part britannique recule.
Perspectives 2025 : prudence et opportunités
D’après l’étude, le premier trimestre 2025 laisse entrevoir une stabilisation autour des niveaux historiques. Le Panorama précise que dans un contexte géopolitique incertain, marqué notamment par les politiques protectionnistes du président Trump, les investisseurs restent prudents. Mais, ils pensent que plusieurs leviers pourraient néanmoins stimuler l’activité : la pression pour déployer les capitaux, la maturité des portefeuilles d’investissement, la transition écologique, la montée de l’IA, et bien sûr, les nombreuses cessions liées au vieillissement des dirigeants de PME.
Au final pour In Extenso et Epsilon Research, le segment Small Cap semble ainsi bien armé pour poursuivre son développement, en restant un pilier résilient du M&A en France.
Le panorama complet est consultable ici.
S.W.